Dry January : ce qu’il se passe dans le corps à l’arrêt de l’alcool

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Depuis dix ans, de nombreux Européens décident de suivre le Dry January. C’est-à-dire de faire une pause dans leur consommation d’alcool pendant tout le mois de janvier. « Le Dry January est un moyen idéal pour faire une pause dans notre consommation et notre relation à l’alcool. Il faut seulement quelques semaines pour casser une habitude et cela suffit pour s’engager dans un rapport plus modéré et plus sain à notre consommation à long terme », détaille le site dédié.

Environ 10 % des Français assurent suivre cette campagne inventée au Royaume-Uni. D’après les chiffres de la dernière enquête de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, les plus de 15 ans consomment 10,5 litres d’alcool pur par an. Selon les données du baromètre de Santé publique France, en 2017, 50 % des 18-75 ans ont bu de l’alcool au moins une fois par semaine.

Peau, poids et sommeil

Quel est l’impact réel de cette abstinence sur la santé ? Les bénéfices pour le corps humain ? tant sur le plan physique que mental ? arrivent rapidement dès le premier verre d’alcool reposé. « C’est très encourageant car les premiers effets bénéfiques arrivent vite. En quelques jours, à peine une semaine, il est possible de constater déjà qu’on dort mieux, d’un sommeil plus réparateur », assure le Pr Amine Benyamina, chef du service de psychiatrie et d’addictologie de l’hôpital Paul-Brousse, à Paris, et président de la Fédération française d’addictologie. Les personnes dorment davantage car les nuits ne sont plus bousculées par l’alcool.

En deux semaines environ, il est possible de remarquer une perte de poids. L’alcool contient beaucoup de calories. Ainsi, arrêter sa consommation permet de diminuer sa masse graisseuse et, donc, de perdre quelques kilos. Évidemment, attention à ne pas remplacer l’alcool par une consommation accrue de sodas, bonbons ou d’autres produits sucrés ! « Parmi les autres effets rapidement visibles, il est fréquent de remarquer des meilleures capacités de réflexion, une peau plus belle, un regain d’énergie, un teint plus éclatant, etc. », complète l’addictologue. L’alcool est un puissant vasodilatateur, ce qui signifie qu’il dilate donc rapidement les vaisseaux sanguins. L’état de la peau s’améliore en particulier chez ceux qui souffrent de rougeurs liées à la couperose.

Le soutien des proches

Qu’en est-il du foie ? L’arrêt de l’alcool permet au foie de souffler. Libéré des toxines, il peut se reposer et se détoxifier. Bonne nouvelle : après quelques semaines d’abstinence, cet organe commence à se régénérer et peut complètement se rétablir. En plus des bienfaits sur la santé, l’arrêt de l’alcool permet également une économie d’argent.

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Santé publique France recommande de ne pas dépasser dix verres standards par semaine et deux verres standards par jour. Il est aussi important de garder des jours sans consommation d’alcool. Chez les buveurs réguliers, les symptômes de sevrage peuvent se faire rapidement ressentir : bouche sèche, nausées, sueurs, tremblements, etc. Pour un Dry January réussi, l’aide des proches est indispensable. « Dites autour de vous que vous faites un mois sans alcool. De cette manière, votre entourage ne vous proposera pas d’alcool pendant cette période. Anticipez les moments liés à la consommation d’alcool en les remplaçant par d’autres activités. Par exemple, prévoyez votre séance de sport à l’heure de l’apéritif ou sortez votre chien à cette heure-là », recommande le Pr Benyamina.

Refuser le verre de trop

Il rappelle que l’important est de ne pas se laisser piéger par « l’alcool réflexe ». « Ne vous laissez pas emporter par l’alcool, essayez de le remplacer par d’autres boissons, comme un mélange entre d’eau pétillante et de fruits. Anticipez ces moments pour mieux les affronter. Et n’hésitez pas à vous rapprocher des groupes de soutien et à télécharger certaines applications comme My Défi. Faire partie d’une communauté permet de ne pas se sentir seul. »

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Et après un mois d’arrêt, que se passe-t-il ? « Certaines personnes continuent sur la lancée et arrêtent ? ou diminuent drastiquement ? l’alcool, remarque le Pr Benyamina. Pour ceux qui recommencent à boire, cet arrêt a été bénéfique, car il prouve leur capacité à consommer moins d’alcool. L’important, c’est de refuser le verre de trop. »