Amérique latine : Les États-Unis sanctionneront les pays trop laxistes en matière d'immigration illégale
Au Guatemala, Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, a annoncé des sanctions contre les états facilitant « l’immigration illégale »
Des milliers de demandeurs d’asile et de clandestins tentent chaque année de traverser la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Quelque 2,8 millions de migrants illégaux, venus d’Amérique latine, d’Asie et d’Afrique, entrent aux États-Unis chaque année. (Photo by David SWANSON / AFP)
FLUX migratoires – Au Guatemala, Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, a annoncé des sanctions contre les états facilitant « l’immigration illégale »
Au cours d’une conférence régionale sur les flux migratoires qui se déroule au Guatemala, Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, a appelé à sanctionner les états qui facilitent « la migration illégale ». Sa prise de parole intervient alors que l’immigration est au centre de la campagne présidentielle 2024 aux États-Unis.
La « nouvelle politique de restriction des visas vise les personnes qui fournissent sciemment un moyen de transport à ceux qui cherchent à émigrer illégalement aux États-Unis », a-t-il déclaré en ouverture du sommet, devant les ministres des Affaires étrangères et hauts fonctionnaires d’une vingtaine de pays qui ont signé la Déclaration sur la migration et la protection, à Los Angeles au sommet des Amériques en 2022.
Des flux qui affectent tous les pays
Selon Antony Blinken, l’immigration illégale affecte l’ensemble des pays du continent américain, estimant que c’est « un défi véritablement historique » que tous les pays doivent relever. Il n’a pas hésité à montrer du doigt le Nicaragua, un pays qui favorise l’arrivée de vols charters remplis d’Asiatiques et d’Africains qui veulent entrer aux États-Unis. Le chef de la diplomatie américaine a souligné l’importance de mettre en œuvre tous les moyens « pour élargir les voies de migration légale comme alternative à la migration irrégulière ».
D’autres responsables se sont aussi exprimés à ce sujet. Le président du Guatemala, Bernardo Arévalo, a appelé à « faciliter une migration sûre, ordonnée, humaine et réglementée afin que nous puissions travailler à la recherche de solutions ». « Nous sommes convaincus que la migration est un défi multilatéral et c’est à partir de là que nous devons trouver des solutions communes », a déclaré à l’AFP Gloria de la Fuente, actuelle vice-ministre chilienne des Affaires étrangères.
S’attaquer aux causes structurelles
Du côté du Mexique, l’un des points de passage les importants des clandestins aux États-Unis, Alicia Barcena, ministre des Affaires étrangères, a souligné l’importance de résoudre des problèmes structurels. « La migration doit être un choix et non une obligation. C’est pourquoi notre première priorité est de nous attaquer aux causes structurelles », a-t-elle lancé. « Si nous le faisons tous, pays d’origine et de destination, nous pourrons progresser. Cela signifie qu’il faut s’attaquer à la pauvreté, aux inégalités, au changement climatique, à la violence, et éliminer les mesures coercitives unilatérales », a-t-elle conclu.
Quelque 2,8 millions de migrants clandestins entrent aux États-Unis chaque année. Les candidats sud-américains transitent en majorité par la jungle du Darién, à la frontière entre la Colombie et le Panama, puis traversent l’Amérique centrale jusqu’au Mexique pour se rendre à la frontière américaine. Des milliers de Centraméricains quittent également leur pays pour échapper à la pauvreté et au manque d’opportunités.
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