Les “écotafeurs”, ces salariés qui agissent dans leur entreprise pour la transition écologique

Une nouvelle tendance voit le jour dans le monde du travail : celle des écotafeurs. Il s’agit du surnom donné aux salariés qui se mobilisent en interne dans leur entreprise pour que cette dernière s’engage sur la voie de la transition écologique.

Connaissez-vous les écotafeurs ? Ce surnom désigne les salariés dans les entreprises qui ont des valeurs écologiques et qui n’hésitent pas à se mobiliser en interne pour les défendre et faire bouger les choses. Ce surnom d’écotafeurs a été donné par le sociologue Gaëtan Brisepierre, qui a récemment publié une enquête financée par l’Ademe à ce sujet.

Généralement nés entre les années 1980 et 2000, les écotafeurs se mobilisent afin que leur entreprise s’engage sur la voie de la transition écologique. Pour cela, ils n’hésitent pas à organiser des ateliers de sensibilisation en interne en faisant appel à des associations ou en utilisant des outils ludiques comme la Fresque du Climat ou l’Atelier 2 Tonnes.

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Selon The Conversation, quatre types de dispositifs de mobilisation écologique sont mis en place par les écotafeurs dans leurs entreprises. Ils peuvent par exemple organiser des ateliers avec une dynamique de groupe (partage d’expérience, émulation collective), créer des parcours de formation ou d’accompagnement (travail sur les émotions, nouvelles méthodes collaboratives), fonder des fédérations interentreprises de salariés activistes de l’écologie et utiliser des plateformes digitales pour donner un aspect ludique à leurs revendications. Dans tous les cas, la mission finale des écotafeurs est de convaincre les responsables de l’entreprise de dédier un budget à la transition écologique.

Se mobiliser pour l’écologie

En s’investissant autant, ces salariés veillent à ce que l’entreprise dans laquelle ils travaillent soit en phase avec leurs valeurs écologiques. Selon l’étude réalisée par Gaëtan Brisepierre, qui a étudié le fonctionnement de douze grandes entreprises françaises, la principale motivation des écotafeurs est liée à une prise de conscience écologique personnelle. Cette dernière est généralement apparue suite à une expérience marquante comme un voyage, les mesures de confinement prises pendant le Covid-19 ou des changements dans leur vie personnelle.

Contrairement au mouvement du “climate quitting”, les écotafeurs n’ont pas pour objectif de quitter leur entreprise pour défendre leurs convictions écologiques. Au contraire, comme l’explique Midi Libre, ils sont globalement convaincus que leurs actions ont plus de poids s’ils s’engagent au sein de leur entreprise plutôt que s’ils la quittent.

Dans tous les cas, les salariés doivent faire preuve de détermination s’ils veulent se faire entendre car selon l’étude, ils se heurtent à de nombreux obstacles comme le manque de temps ou l’absence de considération de leur hiérarchie, qui estime que ces moments de sensibilisation sont “des pertes de temps”.