Pierre Bordry, figure phare de la lutte contre le dopage, est décédé

Pierre Bordry aura combattu Lance Armstrong lors de son retour à la compétition en 2009. Photo LP/David Opoczynski

Il restera celui qui a contribué à faire tomber Lance Armstrong. Ce lundi, à l’âge de 84 ans, l’un des hommes forts de la lutte contre le dopage en France s’en est allé. Président de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) entre 2006 et 2010, Pierre Bordry s’est battu pendant de nombreuses années pour rendre le sport plus propre. Face au manque de moyens accordés par l’État, il avait toutefois baissé les bras en septembre 2010, un message pour « dire que la lutte antidopage va mal en France », disait-il alors.

Avant ce mandat à la tête de l’AFLD, Pierre Bordry fut un homme politique de premier plan. Homme de confiance d’Alain Poher, il devient son chef de cabinet en 1968, lorsque celui-ci prit la présidence du Sénat pour les 24 années suivantes. Il sera également le porte-parole du Président de la République suite au départ du général de Gaulle en 1969, avant d’être le directeur de la réforme de la police nationale.

Sous sa présidence, la lutte contre le dopage a pris un autre tournant. Dès son arrivée en 2006, des descentes surprises à l’INSEP sont organisées pour détecter les tricheurs, tout comme sur le Tour de France. En 2008, sept tests positifs seront réalisés par Pierre Bordry et ses équipes. Lance Armstrong restera sa victime la plus célèbre. L’Américain, septuple vainqueur du Tour de France, avait d’ailleurs salué le départ de son bourreau en 2010, écrivant sur Twitter : « au revoir, Pierre ».

Malgré le départ de président de l’AFLD, Lance Armstrong avait bel et bien fini par être suspendu en 2012. Depuis lors, ses sept Grandes Boucles ne figurent plus à son palmarès. Mais, lui, figure bien à celui de Pierre Bordry, qui a été un acteur majeur du cyclisme plus propre que l’on connaît aujourd’hui.