Dans l’armée, une mission d’inspection sur les violences sexuelles lancée par le gouvernement

(image d’illustration) Dans l’armée, une mission d’inspection sur les violences sexuelles lancée par le gouvernement

METOO – Depuis plusieurs semaines, des témoignages dans les médias relatent des faits de violences sexuelles et de harcèlement commis dans l’armée. Suffisant pour que le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, annonce ce vendredi 12 avril le lancement d’une mission d’inspection sur les violences sexuelles dans l’armée.

«Â Nous avons mandaté l’inspection générale des armées pour qu’elle diligente une mission sur l’ensemble des mesures de prévention, de protection des victimes et de sanction des agresseurs », écrit le ministre dans une tribune commune avec la secrétaire d’État aux Anciens combattants, Patricia Miralles, parue dans le quotidien Le Monde.

Cette mission, qui rendra son rapport fin mai, doit permettre d’améliorer la prise en charge de la victime, analyser le traitement disciplinaire et la cohérence des sanctions contre les agresseurs et renforcer les mesures de prévention, selon la tribune.

La mission d’inspection aura aussi pour but de « rendre plus efficace encore » le fonctionnement de la cellule « Thémis » créée en 2014 pour recueillir les témoignages des victimes et veiller à l’application de sanctions.

Insistant justement sur l’importance de l’écoute, les deux ministres rappellent que « le commandement militaire doit appliquer une tolérance zéro à l’égard des agresseurs sexuels présumés ». La mission d’inspection sera menée par l’inspecteur général des armées-gendarmerie, et l’inspectrice générale du service de santé des armées. Ils présenteront les conclusions devant le Parlement.

Suspension plus systématique

Outre cette inspection, une personne mise en cause par des soupçons de viol ou d’agression sexuelle « présentant un caractère suffisant de vraisemblance », sera désormais systématiquement suspendue. Une instruction a été envoyée en ce sens par le ministère le 26 mars à tous les commandements.

Plusieurs médias, dont le Courrier de l’Ouest, avaient évoqué l’histoire de Manon Dubois, victime à l’âge de 17 ans d’agressions sexuelles sur un navire de la marine française. Son cas avait notamment été soulevé auprès du ministère des Armées par la députée Laetitia Saint-Paul, militaire et députée du Maine-et-Loire (Renaissance).

En 2023, 167 signalements pour violences sexuelles ou sexistes ont été adressés à la hiérarchie des armées et 59 traités par la cellule Thémis, soit un total de 226 cas qui ont fait l’objet de l’ouverture d’un dossier. Selon le ministère, les armées françaises comptent 16,5 % de femmes dans leurs rangs (34 142 personnels).

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