La Russie a « un comportement de plus en plus agressif à notre encontre », selon Sébastien Lecornu
La mise au point a déjà le mérite d’être claire : « Nous ne sommes pas en guerre avec la Russie », a précisé le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, dans une interview au JDD, ce dimanche 18 février, précisant qu’« aider l’Ukraine, État agressé, à se défendre, n’est pas être cobelligérant ».
Toutefois, le ministre n’a pas caché que « la Russie présidée par Vladimir Poutine adopte un comportement de plus en plus agressif à notre encontre ». « Un tel niveau d’agressivité n’existait pas auparavant », s’est-il étonné. Selon lui, le Kremlin « joue avec les seuils et multiplie les menaces », y compris dans un « chantage aux matières premières, comme on l’a vu avec les céréales », mais aussi avec les hydrocarbures. À LIRE AUSSI Guerre en Ukraine : Avdiivka tombe aux mains des Russes
Le pouvoir de Vladimir Poutine n’est pas sans inquiéter Sébastien Lecornu : « Le risque va grandissant, c’est le constat partagé par l’ensemble des pays européens », a-t-il précisé, évoquant des « opérations de désinformation (…) au c?ur de nos processus démocratiques ces dernières années (…) Il est donc essentiel d’aborder la menace russe avec lucidité et de ne pas la sous-estimer ».?
« Peu imaginaient l’Ukraine tenir tête »
L’issue du conflit entre la Russie et l’Ukraine reste, à tous égards, une inconnue que le ministre reconnaît volontiers : « »Depuis février 2022, la résilience ukrainienne nous a enseigné à être prudents quant à nos prévisions. Initialement, peu imaginaient que l’Ukraine pourrait tenir tête à la puissance militaire russe. »
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Constatant des « difficultés » de l’armée russe, dues à des « efforts héroïques des soldats ukrainiens et de l’aide des pays occidentaux » mais aussi, côté russe, à « des mauvaises analyses et décisions », il dit assister à « la stabilisation de cette ligne de front ». L’enjeu, donc, est d’assurer que « l’Ukraine conserve ses capacités défensives et de contre-offensive, ce qui est précisément l’objectif de l’accord que le président Zelensky vient de signer à Paris avec le président Macron ».?
Sébastien Lecornu a par la suite repris à son compte la locution latine « Si vis pacem, para bellum » (« Si tu veux la paix, prépare la guerre », ndlr) : « Il est crucial de ne pas renoncer à l’idéal de paix, en évitant toute forme de naïveté. Se préparer à la guerre, dans un sens, est un moyen de préserver la paix. » Avec une défense européenne ?
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« Notre assurance-vie, c’est notre armée »
Reconnaissant un « bon débat » et souhaitant que « la campagne des élections européennes permette cette discussion », il a cependant défendu un modèle « gaullien » : « Notre première assurance-vie, c’est notre armée, dans les fondamentaux de son modèle gaullien dessiné dans les années 1960, c’est-à-dire reposant sur une dissuasion nucléaire autonome, un cadre d’emploi national d’une armée expérimentée au combat, des alliances claires, et une industrie de défense souveraine. »
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Selon lui, cependant, « l’Union européenne a un rôle à jouer, en ce qui concerne le développement et la protection de cette industrie de défense, sans jamais entrer dans les prérogatives souveraines des États ».
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