« Ne plus conclure de contrats dans l’euphorie » : la nouvelle pique de Lefevere à Alaphilippe

Julian Alaphilippe ne cesse de subir les critiques de son patron, le Belge Patrick Lefevere, ici en février dernier. Icon Sport

Ses propos étaient passés presque inaperçus ce week-end mais ils ressurgissent depuis quelques heures via les réseaux sociaux. Dans la chronique qu’il tient dans le média flamand Het Nieuwsblad, le patron de la Soudal Quick-Step Patrick Lefevere s’est de nouveau offert une sortie sur sa cible préférée, Julian Alaphilippe.

Amené à commenter les résultats décevants de ses hommes sur le GP E3 de Harelbeke (Lampaert 29e, Alaphilippe 50e, Asgreen 77e), vendredi dernier, le dirigeant a bien tenté de « peser (ses) mots », comme il dit, mais le fond reste le même.

Encore et toujours, il en veut à la rentabilité de ses poulains, et notamment à celle de son double champion du monde français. « Je pèse mes mots – après tout, le comité d’éthique de l’UCI lit – mais c’est bien en dessous de la moyenne, a-t-il lancé. Je ne reproche à personne de ne pas pouvoir suivre Mathieu van der Poel ou Wout van Aert, qui sont hors catégorie, mais même dans le groupe derrière eux, nous ne participons pas. »

« Ne plus conclure de contrats dans l’euphorie »

Plus ironique que frontal, Patrick Lefevere sait qu’il est surveillé de près depuis le psychodrame de février dernier. Mais selon lui, rien ne justifie ces performances. « En termes de nutrition, d’équipement et d’entraînement, nous sommes au sommet du World Tour ».

«Ã‚ Le fait est que j’ai commis des erreurs dans ma politique d’achat et de vente. J’ai lu partout que nous réduisions l’équipe de printemps en fonction du travail sur les Tours et c’est absolument vrai. Mais avec des coureurs comme Julian Alaphilippe, Yves Lampaert et Kasper Asgreen, une part importante du budget salarial va encore aux leaders pour le travail flamand. La leçon pour moi : ne plus conclure de contrats dans l’euphorie, ce qui est peut-être arrivé trop souvent avec les coureurs cités. »

Dans une interview au magazine belge HUMO, Lefevere s’en était pris bien plus violemment au champion tricolore et à sa compagne Marion Rousse. Reprochant à son coureur français un mode de vie avec « trop de fêtes et trop d’alcool », il avait ajouté que le cycliste, sous contrat jusqu’à la fin 2024, était « sous la coupe de Marion » Rousse, par ailleurs directrice du Tour de France féminin, à qui il a demandé de « lâcher la laisse ».

Rappelé à l’ordre par l’UCI, il avait consenti à des excuses sur la forme. Mais pas sur le fond, ce qui n’avait pas dû convaincre Marion Rousse, qui avait choisi pour la première fois de sortir du silence. Pour rappel, Alaphilippe avait obtenu une revalorisation salariale à hauteur de 2,3 millions d’euros annuels en 2021 après son premier sacre mondial.

En attendant, Patrick Lefevere le jure, on ne l’y reprendra plus. À ces phrases assassines ? Non. Mais il n’acceptera plus de parler pas de contrats cette saison, dit-il, avant le grand rendez-vous de Paris Roubaix, le 7 avril, monument qui marque la fin des classiques flandriennes.

D’ici là, plusieurs courses d’envergure sont au programme : A Travers les Flandres ce mercredi, puis le toujours très attendu « De Ronde » (Le Tour des Flandres) dimanche.