Harcèlement scolaire: l'association HUGO! cesse son activité "faute de moyens et d'aides"

L’association, présidée par le lyonnais Hugo Martinez, cessera son activité après six années à lutter contre le harcèlement scolaire, alors que plus de 200.000 jeunes et familles ont pu être épaulés.

L’association ferme ses portes. Après six années de lutte contre le harcèlement scolaire à Lyon, et dans toute la France, l’association HUGO!, présidée par Hugo Martinez, Lyonnais lui-même victime de ce fléau pendant de nombreuses années, annonce sur BFM Lyon ce lundi soir cesser ses activités.

Hugo Martinez

“L’association va fermer ses portes, notamment faute de moyens (…) et d’aides de la part de l’État”, précise Hugo Martinez sur BFM Lyon.

Le jeune homme revient sur ces presque six années passées à “essayer de trouver un modèle” d’accompagnement “cousu main”, auprès des enfants et adolescents victimes de harcèlement scolaire.

“On a essayé de faire avec les moyens du bord pendant près de six ans (…) au bout d’un moment ça s’épuise, ça s’essoufle. Les bénévoles en sortent lessivés parce qu’il y a peu de moyens pour assurer tout ce qui doit être mis en place”, confie Hugo Martinez sur notre antenne.

200.000 jeunes et familles aidés

Quelques jours seulement après le suicide tragique de Nicolas, le 5 septembre dernier, qui, selon ses proches, avait été harcelé ces derniers mois par deux camarades, la fermeture de cette association par manque de soutien surprend et souligne les manquements dans la prise en charge des jeunes victimes.

“On parle beaucoup de prévention et de sensibilisation, on essaie de passer un contrat moral avec nos jeunes en disant ‘parlez, et nous on sera là à vos côtés’, mais on n’est pas au rendez-vous. Nicolas a parlé, il a respecté si je peux dire la part de son contrat et nous on n’y était pas au rendez-vous”, déplore Hugo Martinez.

Ce samedi, le jeune homme a d’ailleurs publié sur les réseaux sociaux une lettre qui “se veut porte voix” des victimes de harcèlement scolaire mais aussi “messagère d’un élan de mobilisation inédite” alors que l’ensemble des élus, jusqu’au chef de l’État lui-même, étaient appelés “à créer une réponse inédite” face “à l’ampleur de ce fléau”.

Au total, ce sont plus de “200.000 jeunes et familles” qui ont pu être épaulés par l’association. Si l’association n’existera bientôt plus, le jeune homme l’assure toutefois: son engagement continuera “parce que le combat continue”.