Ils achètent une vieille longère pour la retaper, mais n'ont pas le droit de la démolir
Ils achètent une vieille longère pour la retaper, mais n’ont pas le droit de la démolir
En 2019, un couple de Vendéens a acheté une maison qu’il qualifie de «longère», dans le but de la démolir et de la refaire entièrement. Or, l’Architecte des bâtiments de France s’oppose à cette destruction.
Il n’est pas plus facile de se battre pour faire démolir un bien, que de se battre pour qu’il ne soit pas détruit. En 2019, un couple a acheté une longère à Noirmoutier-en-l’Île (Pays-de-la-Loire). Mais ce qui les a poussés à faire l’acquisition de ce bien, ce n’est visiblement pas sa beauté. En effet, le couple l’a acheté dans l’unique but de le démolir pour reconstruire une maison bien plus jolie et agréable, avec vue sur mer. Problème : l’Architecte des bâtiments de France (ABF) s’oppose fermement à cette démolition.
Comme le rapporte Actu.fr, l’ABF avait estimé que cette «maison d’intérêt patrimonial» était un bâtiment «vernaculaire» (local, NDLR) et «un témoignage original de l’architecture des années 1950» qui contribuait au caractère «pittoresque de la rue de la Madeleine». Selon l’ABF, elle pouvait même être raccrochée au travail de l’architecte Jean Bossu, qui a «travaillé avec Le Corbusier» et qui est connu sur l’île de la Réunion pour être à l’origine de plusieurs bâtiments désormais classés aux Monuments historiques.
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16 000 euros de dédommagements
Mais les propriétaires ne l’entendent pas de cette oreille, et comptent bien tout tenter pour annuler cette décision. Par l’intermédiaire de leur avocat, le couple fait savoir que leur bâtisse n’a absolument rien d’une construction traditionnelle de l’île et que leur «projet de construction aurait été bien plus proche de l’architecture noirmoutrine». «On baigne dans une contradiction totale, les autorités administratives se sont complètement fourvoyées», souligne l’avocat, Me Alexandre Le Mière.
«Mes clients n’auraient jamais acheté cette maison en 2019 s’ils avaient su un instant qu’il y avait cette couverture patrimoniale», a-t-il attesté devant le tribunal de Nantes, le 16 janvier dernier. Les propriétaires réclament 16 000 euros de dédommagements à la commune et 4 000 euros pour leurs frais d’avocat. Le tribunal administratif a mis son jugement en délibéré, et rendra sa décision dans un mois environ.