(LEAD) Crise médicale : «Quelque 715 médecins résidents ont démissionné»

Han Deok-soo

SEOUL, 18 fév. (Yonhap) — Suite au mouvement collectif que veulent entreprendre les médecins résidents dans les cinq grands hôpitaux de Séoul, en particulier la soumission en masse de lettres de démission jusqu’à lundi puis la suspension du travail à partir de mardi matin 6 heures, le Premier ministre, Han Deok-soo, a adressé au peuple un discours dans lequel il a noté qu’«une absence des services médicaux causée par une action collective, ce qui prendrait en otage la vie et la santé de la population, ne doit pas avoir lieu.»

Le Premier ministre Han a réitéré sur la nécessité d’accroître les places dans les écoles de médecine afin de résoudre les pénuries dans les services médicaux régionaux et les spécialisations indispensables : «S’il manque un nombre absolument nécessaire de médecins, la réforme des services médicaux ne pourra pas réussir. Il n’est pas possible de retarder la croissance du nombre des places dans les facultés de médecine.»

Han a tout de même garanti l’établissement d’un filet de sécurité pour les accidents médicaux en légiférant une loi spéciale et a promis que «le gouvernement investira plus de 10.000 milliards de wons (environ 6,95 milliards d’euros) d’ici 2028 pour que les médecins dans les secteurs indispensables soient rémunérés à un niveau raisonnable.»

Espace des médecins résidents

En parallèle à cette intervention du Premier ministre, le ministère de la Santé a de son côté présenté ses regrets après la décision prise par des associations de médecins de continuer leurs actions collectives en opposition à l’accroissement du quota des inscriptions aux écoles de médecine, et a indiqué qu’«il est fortement regrettable que l’Association médicale coréenne (KMA) a choisi la voie d’une lutte incluant les actions collectives», avant d’ajouter que «le gouvernement souhaite que les médecins restent aux côtés des patients tant que la fenêtre des négociations est toujours ouverte.»

Samedi soir, la KMA a prévenu qu’elle n’hésitera pas à entreprendre des mesures «insoutenables» et a menacé de faire grève pour une durée indéfinie si le gouvernement continue à menacer les médecins internes et résidents qui s’opposent à son plan d’augmentation des admissions en facultés de médecine à l’issue d’une première réunion du Comité d’urgence. Le projet du gouvernement consiste à permettre dès l’année prochaine à 2.000 étudiants supplémentaires de commencer des études de médecine chaque année, alors que le quota limite actuellement les admissions à 3.058.

Réunion d’urgence des médecins

Quant au nombre de médecins résidents qui ont soumis leurs lettres de démission, le ministre de la Santé, Cho Kyoo-hong, a indiqué en réponse aux questions des journalistes lors de la conférence de presse donnée par le Premier ministre que «vendredi dernier à 18h, 715 médecins résidents avaient présenté leur démission dans 23 des 100 hôpitaux de formation qui comptent le plus de médecins résidents, mais aucun établissement médical n’a accepté ces démissions».

Le gouvernement a maintenu sa position ferme face à ces mouvements collectifs de médecins, alors que le ministre de la Santé a indiqué que «le ministère de la Santé et les autorités locales ont mis en place des cellules de crise pour les services médicaux», précisant que «les grands hôpitaux continueront à se concentrer sur les traitements des patients hospitalisés et gravement malades tandis que la permanence 24h sur 24 dans les 400 hôpitaux du pays disposant de services d’urgence sera maintenue».

«Les 35 centres médicaux dans les régions, les six hôpitaux de la Croix-Rouge et les centres publics médicaux verront leurs horaires d’ouverture prolongés, alors que la consultation à distance sera également proposée à plus large échelle», a précisé le ministère qui a également dit qu’«un soutien financier est envisagé pour que les hôpitaux restent opérationnels en cas de grève des médecins». Actuellement, 103 médecins résidents qui avaient quitté leur lieu du travail le 16 février ont reçu l’ordre administratif du gouvernement leur demandant de retourner au travail et 100 d’entre eux ont obtempéré.

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