Ce samedi 3 février gare de Lyon à Paris, après l’attaque. LP/Delphine Goldsztejn
Un périple violent sur un court laps de temps. Il n’est pas encore 8 heures ce samedi matin quand un homme met le feu à son sac à dos dans un escalator de la gare de Lyon à Paris avant de s’attaquer à des voyageurs. Muni d’un marteau et d’un couteau, il blesse trois personnes qui tentaient de s’interposer. L’une d’entre elles, un homme, touché au niveau de l’abdomen, est gravement blessé et son pronostic vital est engagé. Les deux autres sont légèrement blessés. Ils ont tous les trois été transportés à l’hôpital.
C’est un agent de sécurité de la SNCF qui est intervenu et est parvenu à maîtriser l’individu. Interpellé, ce dernier a été placé en garde à vue, avant d’en sortir dans la soirée, précise le parquet de Paris qui explique qu’après l’examen de comportement du suspect, son état psychiatrique a été jugé « incompatible avec la mesure de contrainte ». Ce dernier a été pris en charge par l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police. À ce stade, on sait que le suspect, âgé de 32 ans, a été identifié comme de nationalité malienne avec un titre de séjour italien émis en 2019 et « toujours valable », a précisé sur place le préfet de police Laurent Nuñez.
«Ã‚ Il n’aurait pas crié durant son action », toujours selon une source policière. « Il a présenté aux policiers un permis de conduire italien », ajoute la même source. Selon nos informations, cet homme, qui parle français, a spontanément déclaré aux policiers qu’il voulait « tuer des gens », et ne fait pas mention de religion.
Il était arrivé le 1er février en France depuis l’Italie, en train, spécifiquement pour « commettre son acte », comme il l’a admis face aux enquêteurs, et dormait dans la rue depuis son arrivée à Paris.
Troubles psychiatriques, pas de lien terroriste
Selon nos informations, le suspect présente le profil d’un déséquilibré, un traitement d’antipsychotiques et antiépileptiques a été retrouvé sur lui, ainsi qu’un ticket pour un rendez-vous dans un hôpital psychiatrique de Turin. Il était suivi depuis près de sept ans et avait déjà été interné.
Aucun lien terroriste n’a été établi à ce stade alors que l’enquête pour tentative d’assassinat débute à peine. Le 2e DPJ a été saisi. « Au moment où on se parle, il n’y a pas d’éléments qui laissent à penser qu’il s’agit d’un acte terroriste », a affirmé Laurent Nuñez. Du contenu salafiste, découvert sur son TikTok, est toutefois en cours d’analyse. Mais les enquêteurs appellent à la prudence. Toujours selon nos informations, il a reproché, lors de son audition, le passé colonial de la France et son implication au Mali, dont il est originaire.
Les auditions des témoins présents sur les lieux des faits et les exploitations téléphoniques et des vidéosurveillances sont en cours, précise le parquet de Paris.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a dénoncé sur X (anciennement Twitter) un « acte insupportable ».
Devant la rampe du hall 3, les militaires du plan sentinelle condamnent l’accès. « Vers 7h30, les agents de sécurité ont couru. Ils ont bloqué les accès extérieurs du hall 2 », raconte Camelia, vendeuse au kiosque de sandwichs Mozza & Co, dans le hall 2 voisin.
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