Conflit dans l'est de la RDC: du foot au gouvernement, un geste fait florès

L’équipe de foot congolaise avant la demi-finale à Abidjan le 7 février 2024 de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) entre les “Léopards” congolais et les “Eléphants” ivoiriens, faisant un geste devenu viral, une main sur la bouche, deux doigts de l’autre main sur la tempe, pour dire “on nous tue et le silence règne”

Une main sur la bouche, deux doigts de l’autre main sur la tempe, pour dire “on nous tue et le silence règne”: lancé par les joueurs de l’équipe de football de la République démocratique du Congo, ce geste se répend jusque dans le gouvernement.

Vendredi, des photos prises en marge du conseil des ministres montrent plusieurs d’entre eux main sur la bouche et doigts sur la tempe. Le porte-parole du gouvernement lui-même, le ministre de la Communication Patrick Muyaya, en a aussitôt fait sa photo de profil sur son compte X (ex-Twitter).

Deux jours plus tôt, pendant que l’hymne national “Debout Congolais” résonnait dans le stade Alassane Ouattara d’Abidjan, avant la demi-finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) entre les “Léopards” congolais et les “Eléphants” ivoiriens, tous les joueurs de la RDC ont surpris en faisant ce geste.

Le sélectionneur des “Léopards” congolais, le Français Sébastien Desabre, faisant le même geste avant avant la demi-finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) à Abidjan, le 7 février 2024

Au bord du terrain, leur sélectionneur, le Français Sébastien Desabre, l’a fait aussi.

Les “Léopards” portaient également un brassard noir, en signe de solidarité avec les victimes des violences armées dans l’Est, en particulier dans la province du Nord-Kivu en proie à une rébellion (le M23) soutenue par le Rwanda voisin.

Le jour-même, les combats s’étaient intensifiés dans la région, où au moins six personnes avaient été tuées, des dizaines blessées et des milliers d’autres jetées sur les routes.

L’est de la RDC est en proie depuis près de 30 ans aux violences de groupes armés, hérités pour beaucoup des guerres qui ont ensanglanté la région dans les années 1990-2000.

Mercredi soir, les Congolais ont perdu leur match (1 but à 0) mais ont gagné en estime dans le coeur des Congolais, en particulier dans l’Est

“Cela donne du courage aux victimes qui pensent être abandonnées”, déclarait Cikuru Sadiki, un supporter rencontré à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.

at/sba