La Cour suprême de l’Arizona a jugé mardi applicable une loi de 1864, qui interdit l’avortement dès la conception, sauf dans le cas où la mère court un danger mortel.
Kamala Harris, le mardi 24 mai 2022 à Washington
Un sujet au cœur de la politique américaine. En matière d’avortement, Donald Trump “veut ramener l’Amérique aux années 1800”, a taclé Kamala Harris vendredi 12 avril lors d’un déplacement en Arizona, où la justice vient d’estimer applicable une interdiction quasi-totale de l’IVG, vieille de 160 ans.
“Voici à quoi ressemble un second mandat de Trump: plus d’interdictions, plus de souffrances et moins de liberté”, a lancé la vice-présidente américaine. “Comme il l’a fait en Arizona, il veut ramener l’Amérique aux années 1800.”
Menace d’un durcissement majeur
A quelques mois de la présidentielle de novembre, l’avortement s’impose comme un enjeu majeur de la campagne aux Etats-Unis et notamment dans cet Etat-clé du sud-ouest, où Joe Biden a battu Donald Trump avec seulement 10.000 voix d’avance en 2020.
Car la Cour suprême de l’Arizona a jugé mardi applicable une loi de 1864, qui interdit l’avortement dès la conception, sauf dans le cas où la mère court un danger mortel.
Le viol et l’inceste ne sont pas considérés comme des exceptions valables. Ce texte remontant à la guerre de Sécession, un temps où les femmes n’avaient pas le droit de vote, fait polémique et embarrasse jusque dans les rangs républicains.
Son application réelle reste très incertaine, notamment car la procureure générale d’Arizona a juré de ne poursuivre aucun médecin ou femme impliquée dans une IVG.
Mais la menace d’un durcissement majeur existe. Kamala Harris a dépeint cette décision comme “l’une des plus grandes répliques” du tremblement de terre survenu en 2022, lorsque la Cour suprême des Etats-Unis a annulé la protection constitutionnelle du droit à l’avortement.
Ce renversement, décidé par des magistrats conservateurs pour certains nommés par Donald Trump, n’était “que le premier acte d’une stratégie plus vaste visant à supprimer les droits et libertés des femmes (…), Etat par Etat”, a dénoncé la vice-présidente démocrate.
“Donald Trump est l’architecte de cette crise des soins de santé”, a-t-elle poursuivi. “Et ce n’est pas un fait qu’il cache. En fait, il s’en vante.”
L’Arizona fait partie de la poignée d’Etats-clés qui décideront de l’élection présidentielle. Les démocrates y font de l’avortement un argument massue en faveur d’une réélection de Joe Biden, jusqu’ici distancé par Donald Trump dans les sondages.
Depuis deux ans, une vingtaine d’Etats américains ont interdit ou sévèrement restreint l’accès à l’avortement.
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