Un nourrisson en consultation médicale dans un cabinet de kinésithérapeute, touché par une bronchiolite (Illustration). LP/Aurélie Audureau
Le traitement préventif développé par les groupes pharmaceutiques Sanofi et AstraZeneca pour protéger les bébés du virus à l’origine de la bronchiolite s’est révélé efficace, selon une étude revenant sur une campagne d’immunisation réalisée depuis plusieurs mois en Espagne.
« Ces premières données en vie réelle appuient l’idée que le nirsevimab », molécule du Beyfortus, « protège les bébés contre des hospitalisations pour des infections respiratoires liées au virus respiratoire syncytial (VRS) », conclut l’étude publiée jeudi dans Eurosurveillance, revue éditée par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), agence de l’Union européenne.
Le VRS est la principale cause des bronchiolites, un type d’infection qui frappe principalement les nourrissons. Généralement sans gravité, elle peut toutefois les conduire à l’hôpital.
Le Beyfortus fait partie d’une salve de traitements visant à limiter les infections au VRS, d’autres ayant été développés par Pfizer et GSK. Ces derniers sont des vaccins alors que le Beyfortus est un anticorps monoclonal, mais l’idée est dans tous les cas d’agir en amont.
Plusieurs pays, dont les États-Unis et la France, ont choisi de vite lancer des campagnes d’immunisation à partir du Beyfortus, suscitant quelques critiques sur une décision précoce par rapport aux données disponibles.
Éviter « entre 70 % et 84 % » d’hospitalisations
Mais l’étude publiée dans Eurosurveillance et réalisée en Espagne, autre pays ayant lancé une campagne à partir de ce traitement, confirme son efficacité pour limiter les hospitalisations de bébés atteints de bronchiolite.
Les chercheurs estiment que le nirsevimab a évité « entre 70 % et 84 % » d’hospitalisations pour des infections respiratoires provoquées par le VRS.
Ces conclusions, dans la lignée des résultats des essais cliniques du Beyfortus, vont aussi dans le sens des résultats d’une précédente étude, de moindre ampleur, menée au Luxembourg. Elles « annoncent potentiellement un impact important du programme d’immunisation au nirsevimab » contre les épidémies de bronchiolite, soulignent les chercheurs.
Ces dernières peuvent se révéler lourdes pour les systèmes de santé comme en 2022-2023 où des dizaines de milliers de bébés ont été hospitalisés en France, un niveau sans précédent depuis plus d’une décennie.
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