Georges-Louis Bouchez (MR) : « Les consommateurs de drogues doivent savoir qu’ils ont tous du sang sur les mains »

Dans une interview accordée à Sudinfo, le président du MR est revenu sur la violence liée au trafic de drogue, qui fait les devants de l’actualité depuis ces dernières semaines, en particulier à Bruxelles.

Le libéral avait déjà, dans une précédente interview sur La Première, dénoncé la mauvaise gestion de la Région bruxelloise et avait même plaidé pour le retour de l’armée dans les rues. Selon lui, le problème ne réside pas dans le manque d’effectifs mais plutôt dans la nature de la police elle-même, qui n’est pas suffisamment équipée et préparée à cette violence. « A l’époque de la gendarmerie, sa force, c’était des policiers avec des fusils-mitrailleurs qui avaient une formation militaire. Il ne faut pas recréer la gendarmerie, mais certainement faire évoluer toute une série de services dans la police », plaide-t-il.

Tout comme sur La Première, il a dénoncé la gestion « laxiste » de la Belgique face au phénomène : « La culture de la sécurité doit vraiment progresser dans notre pays, sur la cybersécurité, sur les données gouvernementales, sur la sécurité en rue à l’égard de bandes criminelles. » Cette situation actuelle n’est pas « soudaine », selon M. Bouchez, et repose sur une dégradation qui a eu lieu sur les 20 dernières années.

Selon le président de droite, si la violence liée à la drogue a augmenté, c’est parce que son usage (récréatif) et sa banalisation ont augmenté aussi. « Ces gens-là ne sont pas des malades au départ, mais ont souvent des niveaux socio-économiques élevés, des niveaux socioculturels importants. Je suis choqué quand je vois à la télé un artiste qui rigole de sa consommation. On a banalisé la consommation de drogue. (…) Qu’on les mobilise pour leur dire qu’ils ne doivent pas se droguer, que c’est interdit et oui, il faut sanctionner. »

Des solutions, le libéral en a, et il n’y va pas de main morte : « Notre solution, au MR, c’est de dire : soit vous faites le choix d’un suivi thérapeutique, soit vous persévérez dans cette consommation, vous ne faites preuve d’aucune bonne volonté, alors oui, il y a des sanctions pénales qui peuvent aller jusqu’à des peines de prison. » Et d’ajouter : « Les consommateurs de drogues doivent savoir qu’ils ont tous du sang sur les mains. Quelle que soit la drogue qu’ils prennent. » Tout en faisant allusion aux talibans en Afghanistan et leur trafic d’héroïne et aux violences de gangs en Amérique du Sud. « Aujourd’hui, le trafic de drogue dans le monde va jusqu’à détruire des Etats, déstabiliser des gouvernements… Donc, il faut arrêter le monde des bisounours. »