Les batteries électriques du géant Northvolt doivent respecter le droit à l’environnement du Québec

Une projection de la future usine de batteries Northvolt, au sud de Montréal. Les travaux, qui avaient débuté sont à l’arrêt, en attendant une décision de justice sur son impact environnemental.

Le géant suédois des batteries électriques Northvolt fait une arrivée mouvementée en Amérique du Nord. La construction de son usine, au sud de Montréal, est à l’arrêt jusqu’à décision de la Cour supérieure du Québec. Le terrain est en zone humide protégée.

Les technologies vertes sont-elles propres ? Elles devraient pour le moins respecter la nature et la santé publique, estime le Centre québécois du droit de l’environnement. Lequel a demandé jeudi 18 janvier, la  suspension immédiate  de la construction de la giga-usine de batteries électriques de Northvolt, à cheval sur deux communes de la rive sud de Montréal, au Canada.

Un petit échassier protégé

Le chantier du géant suédois devait s’étaler sur treize hectares de milieux humides. Le site abrite une zone de nidification du blongios, un petit oiseau échassier classé dans les espèces vulnérables. Des batraciens communs ont aussi été observés, ainsi que la tortue molle à épine, ont rappelé une douzaine d’organisations de défenseurs de l’environnement.

Le laboratoire du groupe Northvolt, en Suède.

Peu impressionnés par les 3 000 emplois à la clé, des riverains se sont aussi indignés.  Malgré l’image de marque la plus verte du monde, la fabrication des cathodes et le recyclage des batteries électriques de l’usine Northvolt impliqueront des procédés de chauffage de métaux lourds et, donc, des rejets d’émissions… , a ainsi relevé Vanessa Bevilacqua, dans le journal Le Devoir.

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Northvolt a immédiatement mis fin à l’abattage des arbres qui avait démarré sur le site. Le nordique Européen semble gêner aux entournures. Il n’est pas l’unique responsable de cette arrivée ratée sur le sol nord-américain. Le Canada de Justin Trudeau lui a déroulé le tapis rouge pour devenir un  un acteur clé de la transition énergétique mondiale , en misant sur l’artère fluviale du Saint-Laurent pour atteindre le marché des États-Unis.

2,5 milliards d’euros de subventions

L’État et le gouvernement du Québec ont versé l’équivalent de 2,5 milliards d’euros de subventions sur les 6,4 milliards du projet et ont permis à une bonne partie du complexe industriel d’échapper des procédures du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement, instance chargée des études d’impact.  Un deux poids-deux mesures  documenté par la presse québécoise ; un autre projet industriel ayant récemment été rejeté sur cette zone humide.

Sur son site de Skelleftea, en Suède, Northvolt a produit sa première cellule de batterie en décembre 2021, devenant le premier producteur européen.

En attendant la décision de Cour supérieur du Québec vendredi 26 janvier, le géant suédois a déclaré :  Nous avons démontré que nos projets respectent les normes parmi les plus élevées au monde et nous entendons continuer de nous soumettre aux réglementations environnementales en vigueur . La  civilisation écologique  est loin d’être mature.