La marine chinoise va renforcer ses patrouilles près de îles contrôlées par Taïwan après la mort de deux Chinois pris en chasse par les autorités taïwanaises. (Illustration). AFP/STR .
Les tensions entre la Chine et Taïwan montent encore d’un cran. La Chine a indiqué ce dimanche « renforcer » ses patrouilles près d’une île proche de ses côtes mais contrôlée par Taïwan, après la mort cette semaine de deux Chinois pris en chasse par les autorités taïwanaises.
Cet incident est survenu mercredi près des îles Kinmen. Situées à quelques kilomètres seulement de la ville de Xiamen dans la province du Fujian (est de la Chine). Selon les autorités chinoises, un bateau de pêche, avec à son bord quatre personnes, a été chassé par les autorités taïwanaises des eaux du territoire insulaire, provoquant la chute à l’eau de l’équipage. Deux personnes sont décédées.
Les garde-côtes taïwanais ont déclaré avoir pris en chasse ce hors-bord venu de Chine continentale qui s’était introduit dans des eaux de Kinmen où ils ne pouvaient pas se rendre. L’embarcation a ensuite chaviré, ont-ils indiqué.
«Ã‚ Les gardes-côtes du Fujian vont renforcer la présence des forces de l’ordre en mer et effectueront des patrouilles régulières dans les eaux autour de Xiamen et de Kinmen », a indiqué Gan Yu, un porte-parole des gardes-côtes chinois. Cette décision vise à« maintenir le bon ordre des opérations dans les eaux concernées et àprotéger la vie et les biens des pêcheurs », a-t-il ajouté Après le drame, le Bureau chinois des Affaires taïwanaises avait exhorté les autorités insulaires « àfaire immédiatement la lumière sur l’incident ». De l’autre côté, le Conseil des Affaires du continent, l’organisme taïwanais chargé des relations avec Pékin, avait défendu ses gardes-côtes et déploré que l’équipage du bateau « ait refusé de coopérer ».
« Jamais le moindre compromis » sur Taïwan
La Chine estime que Taïwan est l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. Pékin dit espérer une « réunification pacifique » avec les 23 millions d’habitants de l’île mais n’a jamais refusé d’exclure l’emploi de la force pour y parvenir. Or, les relations Pékin-Taipei sont tendues depuis 2016 et l’élection de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, du Parti démocrate progressiste (DPP), pro-indépendance et favorable notamment à des liens culturels plus distendus avec la Chine continentale. L’élection en janvier 2024 de son successeur Lai Ching-te, du même parti, a encore tendu les relations bilatérales.
Au-delà, cet incident pourrait une nouvelle fois créer des tensions entre les États-Unis qui soutiennent Taïwan et la Chine. En janvier, des hauts responsables militaires chinois avaient affirmé à leurs homologues américains que la Chine ne fera « jamais le moindre compromis » sur Taïwan. Et ils avaient exhorté les États-Unis à « réduire leur présence militaire et leurs actions provocatrices » en mer de Chine méridionale.
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