Incontinence urinaire : quels sont les aliments à éviter pour prendre soin de sa vessie ?

Incontinence urinaire : quels sont les aliments à éviter pour prendre soin de sa vessie ?

Si l’incontinence urinaire a des répercussions importantes sur la vie des patients, ce n’est pas une fatalité. Des solutions existent pour y remédier. Le point avec un chirurgien urologue.

En France, près de 3 millions de personnes souffrent d’incontinence urinaire, un trouble fonctionnel qui touche majoritairement les femmes (de 25 à 40 %) et augmente avec l’âge. Bien que cette pathologie soit très gênante au quotidien, des solutions existent. N’hésitez pas à en parler avec votre médecin traitant.

Incontinence urinaire : de quoi parle-t-on ?

L’incontinence urinaire se définit comme la perte involontaire d’urine. On distingue plusieurs formes d’incontinence urinaire :

• l’incontinence urinaire dite d’effort, qui se manifeste par des fuites d’urine en toussant, en riant, en pratiquant une activité physique ou encore en éternuant en raison d’une faiblesse du sphincter ou d’une hypermobilité urétrale ;
• l’incontinence urinaire d’urgenturie, qui se caractérise par une fuite involontaire d’urine précédée d’une envie urgente, irrépressible et incontrôlable d’uriner.
• l’incontinence mixte, qui associe les deux types de symptômes.

Quelles sont les causes de l’incontinence urinaire ?

Les causes de l’incontinence urinaire sont multiples. “La grossesse et l’accouchement peuvent affaiblir le périnée et abîmer les petits nerfs périphériques de la vessie, explique le Pr Benoît Peyronnet, chirurgien urologue au CHU de Rennes et membre de l’Association française d’urologie (AFU). Les changements hormonaux au moment de la ménopause vont également modifier la trophicité des tissus au niveau de l’urètre, de la vessie et du vagin et favoriser la survenue d’une incontinence. Enfin, le surpoids et l’obésité – augmentation de la pression intra-abdominale, détérioration de la qualité des tissus, atteinte nerveuse périphérique – sont également des facteurs favorisants.” Et d’ajouter : “Il existe aussi des causes plus rares comme des maladies neurologiques ou certains sports –particulièrement ceux à impact – qui vont solliciter beaucoup le périnée avec des chocs répétés : trampoline, marathon, etc.”

Chez l’homme, la cause la plus fréquente est un antécédent de chirurgie de la prostate.

Comment prévenir l’incontinence urinaire ?

Heureusement, il est possible d’agir en amont et de prévenir l’incontinence urinaire. “La rééducation périnéale joue un rôle préventif après une grossesse mais aussi curatif aussi bien dans l’incontinence d’effort ou par urgenturie”, rappelle le Pr Peyronnet.

Le facteur modifiable principal de l’incontinence urinaire étant le surpoids et l’obésité, avoir une alimentation équilibrée ainsi qu’une activité physique adaptée participe également à la prévention. “Chez les sujets en surpoids ou obèses, le meilleur traitement reste la perte de poids qui apporte de bien meilleurs résultats que la chirurgie, affirme le spécialiste. Manger équilibré et pratiquer une activité sportive qui permet de travailler la musculature profonde (Pilates, yoga, …) peut prévenir l’apparition d’une incontinence.”

Quels sont les aliments à éviter pour prendre soin de sa vessie ?

Enfin, chez les femmes qui souffrent d’une incontinence par urgenturie, il est recommandé d’éviter les irritants de la vessie susceptibles de stimuler sa contraction notamment le café, le thé, l’alcool, les mets épicés ou encore les boissons gazeuses. Plusieurs études ont montré que la consommation de caféine était significativement associée à une incontinence urinaire. Il est donc préconisé d’éviter de boire du café mais aussi des boissons énergisantes et des sodas au cola.

Il est également fortement conseillé d’arrêter le tabac et de modérer son apport hydrique. “S’il faut bien s’hydrater, il ne faut pas non plus en faire une religion et boire trop d’eau. Aller uriner fréquemment peut aussi avoir un effet pervers car la vessie perd ses repères.”

Comment diagnostiquer l’incontinence urinaire ?

Vous souffrez de fuites urinaires ? N’hésitez pas à en parler avec votre médecin traitant qui pourra, si nécessaire, vous orienter vers un urologue.

Plusieurs examens peuvent être réalisés afin de déterminer les causes de l’incontinence urinaire et de poser un diagnostic :

• la tenue d’un calendrier mictionnel où vous mentionnerez la fréquence des mictions, le volume d’urine émis, etc.
• un examen cytobactériologique des urines (ECBU) à la recherche d’une cystite ;
• une échographie de l’appareil urinaire et génital ;
• un pad-test qui permet d’évaluer la quantité d’urines perdues pendant un temps donné et la sévérité de l’incontinence ;
• une endoscopie de la vessie ;
• ou encore un bilan urodynamique.

Incontinence urinaire : quels sont les traitements ?

Aujourd’hui il existe un large panel de solutions contre les fuites urinaires. Le traitement dépendra bien sûr, du type et de la cause de l’incontinence.

Pour l’incontinence urinaire d’effort

Plusieurs traitements non chirurgicaux existent pour régler les problèmes d’incontinence à l’effort. “Dans un premier temps, des séances de rééducation périnéale sont recommandées afin d’optimiser le fonctionnement des muscles du plancher pelvien, explique le spécialiste. Il existe aussi des dispositifs intravaginaux qui vont soutenir l’urètre et éviter les fuites quand on fait du sport. En cas d’échec et en fonction de la gravité de l’incontinence, une solution chirurgicale pourra être discutée avec l’urologue : par exemple, la pose d’une bandelette sous urétrale, les injections péri-urétrale avec un agent de comblement ou encore dans les cas les plus sévères la mise en place d’un sphincter artificiel urinaire qui permet de retrouver une continence parfaite.”

Pour l’incontinence par urgenturie

L’œstrogénothérapie locale sous forme de crème à administrer par voie vaginale ou d’ovule permet de conserver une muqueuse trophique et a prouvé son efficacité sur les deux types d’incontinence. “Il existe également des systèmes de neurostimulation électrique qui permettent, via une petite électrode cutanée au niveau de la cheville, de stimuler le nerf tibial postérieur et de calmer l’hyperactivité de la vessie, poursuit le Pr Peyronnet. Nous avons aussi à notre disposition des médicaments pour traiter ce type d’incontinence comme les anticholinergiques ou les beta 3 agonistes. L’injection de toxine botulique (botox) dans la vessie est également efficace.” Et de conclure : “Enfin, on peut implanter une sorte de pacemaker vésical composé d’une fine électrode placée dans le bas du dos, et reliée à une petite batterie placée sous la peau dans le haut de la fesse pour calmer l’hyperactivité de la vessie.”

Merci au Pr Benoît Peyronnet, chirurgien urologue au CHU de Rennes et membre de l’Association française d’urologie (AFU).

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