Soutien à l’Ukraine : Gabriel Attal appelle à un « sursaut national », « abject » lui répond Marine Le Pen
Demandé par l’exécutif, le débat devait permettre de clarifier les positions des uns et des autres concernant le plan de soutien de la France à l’Ukraine. La manœuvre était assez claire : à moins de trois mois des élections européennes, le camp présidentiel entendait ainsi mettre l’accent, d’une part, sur les ambiguïtés d’un Rassemblement national (RN) qui peine toujours à se débarrasser de son procès en « poutinophilie »et, d’autre part, sur les déchirures d’une gauche incapable d’apporter une réponse unanime à la question soumise.
Avec ce débat qui s’est tenu dans l’après-midi de ce mardi 12 mars à l’Assemblée nationale, la macronie a tenté de mettre les oppositions face à leurs responsabilités et de les renvoyer à ce qu’Emmanuel Macron appelle « l’esprit de défaite qui rôde » face à une Russie devenue « inarrêtable ». A commencer par le RN, toujours en tête des sondages en vue du scrutin de juin, dont le Premier ministre Gabriel Attal a condamné « les mollesses » et « les faiblesses » samedi 9 mars à Lille lors du premier meeting de campagne de la majorité.
A la tribune ce mardi, le chef du gouvernement démarre en évoquant un « moment de bascule » du conflit, avant de faire applaudir l’ambassadeur d’Ukraine en France présent dans l’Hémicycle. Le vote du jour concerne l’accord de sécurité franco-ukrainien conclu le 16 février, qui doit pour dix ans, avec notamment quelque 3 milliards d’euros programmés dès 2024, inscrire dans la durée la coopération militaire entre Paris et Kiev.
La consultation des députés a beau être purement symbolique, le moment est dramatisé. « La première ligne de défense face à la Russie se situe en Ukraine », répète le Premier ministre, qui appelle à un « sursaut national ». Et de détailler les conséquences du « scénario du pire », celui d’une victoire de Vladimir Poutine en Ukraine. Ce serait, dit-il, « la fin d’un ordre international fondé sur le droit […] le signal qu’attendent les régimes autoritaires pour sonner la fin des démocraties libérales ». Ce serait aussi des « millions de réfugiés », soit « la plus grande vague migratoire de l’histoire sur le continent européen », et « un danger direct sur notre sécurité alimentaire ».
Guerre en Ukraine : désaccords stratégiques en Europe après les déclarations de Macron
Visant La France insoumise (LFI) et les communistes qui ont annoncé qu’ils voteraient contre le plan de soutien, Gabriel Attal assène : « Voter contre, c’est signifier à nos alliés que la France tourne le dos à son engagement et à son histoire. » A Marine Le Pen, cheffe de file des députés RN qui souhaitent s’abstenir, il lance : « S’abstenir, c’est fuir, fuir ses responsabilités devant l’histoire, trahir ce qui nous est de plus cher depuis le 18 juin 1940 : l’esprit français de résistance. »
Ferme, la position du camp présidentiel n’exclut pas non plus la prudence. Et Gabriel Attal a pris soin de le répéter : cette position est « la seule en mesure de prévenir contre une escalade militaire ». Il faut dire que la macronie marche sur des œufs. Côté russe, les déclarations d’Emmanuel Macron – qui « n’exclut pas » l’envoi de troupes en Ukraine – ont provoqué une énième escalade verbale. « Macron s’apprête à se rendre à Kiev ? Mais c’est un trouillard zoologique ! Quoi qu’il en soit : je recommande à son bureau de prendre plusieurs paires de caleçons ! Ça sentira très fort… », écrivait encore ce lundi sur X (ex-Twitter) Dmitri Medvedev, ancien président et actuel vice-président du conseil de sécurité de Russie. Et côté français, l’exécutif voit bien que le soutien de l’opinion à l’Ukraine s’effrite : ce week-end, un sondage indiquait que seulement 39 % des Français souhaitent que la France continue de soutenir économiquement et financièrement Kiev, soit une baisse de 11 points par rapport à juin 2023.
Etre « munichois » ou « antimunichois » avec Poutine : mais qu’est-ce que ça veut dire ?
Le matin, sur France 2, Jordan Bardella, président du RN et tête de liste du parti d’extrême droite aux européennes, s’était déjà chargé de résumer les « lignes rouges » interdisant un vote de sa formation en faveur du plan de soutien à l’Ukraine : « éviter l’escalade » avec la Russie, « puissance nucléaire », et s’opposer à l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne et à l’OTAN.
L’après-midi, à la tribune de l’Assemblée, en dépit du caractère piégeux du débat, Marine Le Pen est à l’offensive, dénonçant de nouveau les « annonces guerrières » de l’Elysée. La cheffe de file des députés frontistes a à l’esprit, dit-elle, la « vie des jeunes soldats français ». En 2017, elle se rendait au Kremlin pour serrer la main de Vladimir Poutine. Aujourd’hui, la voilà qui se fait plaisir en donnant des leçons de diplomatie à Emmanuel Macron : « la meilleure ambiguïté stratégique, c’est le silence », tonne-t-elle.
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L’accord conclu le 16 février n’est pas « nécessaire », assure la double finaliste de l’élection présidentielle. Pire, en actant la livraison de matériel et d’armes à Kiev pour dix ans, il menacerait la souveraineté militaire de la France.
La « dissuasion [nucléaire] active », brandie par Emmanuel Macron ? Un « terme déraisonnable », balaie-t-elle. Avant de dénoncer encore la stratégie menée par le camp présidentiel ces dernières semaines, l’accusant d’instrumentaliser le conflit : « Votre attitude est abjecte, tant les souffrances de l’Ukraine sont vives. […] Vous avez instillé l’idée qu’en défendant l’intérêt de la France et en étant fidèle à la tradition gaullienne, des principes qui font notre honneur, on se ferait les relais d’intérêts étrangers. » « Soit on est pro-Macron, soit on est accusé d’être pro-Poutine », déplore la patronne de l’extrême droite, dénonçant un « choix indigne ».
De Jean-Marie à Marine, les vieilles amitiés russes du clan Le Pen
« S’abstenir, c’est fuir », comme l’affirmait Gabriel Attal quelques minutes plus tôt ? « Nous ne pouvons adhérer aux conditions que vous posez, mais, pour manifester notre soutien aux Ukrainiens et uniquement pour cela, nous nous contenterons d’une abstention », conclut Marine Le Pen.
Dans la soirée, à l’issue des débats, 372 députés ont voté pour et 99 contre.
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