La vape, vraiment efficace pour arrêter le tabac ?

Le mois sans tabac incite de nombreux fumeurs à tenter de se sevrer. La cigarette électronique représente-t-elle une bonne solution ? On fait le point avec une tabacologue. Une efficacité …

Femme tenant des cigarettes de vape et de tabac

Une efficacité incontestable

En quelques années, la vape a pris une bonne place parmi les moyens pour arrêter de fumer. Mais elle a aussi été décriée. Qu’en pensent les spécialistes ? D’abord dubitatifs, addictologues et tabacologues semblent désormais unanimes : la cigarette électronique offre une aide précieuse, voire déterminante. Vapoter serait même le meilleur moyen de sevrage, à égalité avec la varénicline (le médicament Champix® uniquement sur prescription), selon une synthèse de 319 études menée par Cochrane en septembre dernier. Comprenez que la e-cigarette se révèle donc plus efficace que les substituts nicotiniques, type gommes ou patchs.

Des risques à long terme ?

On sait cependant que le fait de vapoter expose à certains effets secondaires, comme des irritations des gencives. Selon une récente étude parue dans la revue JAMA ophtalmol le 1 octobre dernier, la vapeur pourrait aussi être un peu agressive pour les yeux. En revanche, aucun risque sérieux n’a été mis en évidence, même si la présence du propylène glycol et de différents arômes interroge. « Certes, on manque de recul pour connaître les conséquences d’un vapotage s’étalant sur 40 ans et on ne peut pas affirmer que c’est totalement sans danger. Les méfaits du tabac, eux, mettent bien 10-20 ans à se manifester, reconnaît le Dr. Anne Borgne, tabacologue. Cependant, on est certain qu’au vu de sa composition et de son fonctionnement, la vapoteuse est 95% moins toxique que la cigarette. »

Le plus dangereux dans la cigarette, en effet, ce sont les produits issus de la combustion. Or, la « fumée » de la vape ne contient pas de substances cancérigènes à la différence du tabac, ni de monoxyde de carbone qui asphyxie l’organisme. Pour reprendre une métaphore du Professeur Bertrand Dautzenberg, éminent pneumonologue : « Fumer, c’est un peu comme prendre l’autoroute à contre-sens ; vapoter c’est rouler à 140 km/h au lieu de 130. » Et même si c’est 150 ou 160 km/heure comme le redoutent certains, la réduction du risque sur la santé est évidente !

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La marche à suivre

En fait, les éventuelles réticences portent essentiellement sur un point : la crainte -justifiée- que l’usage du vapotage ne constitue une première marche vers le tabagisme pour les jeunes n’ayant jamais fumé. Mais, lorsqu’il s’agit de se débarrasser d’une addiction déjà installée, le doute n’est plus permis : si c’est vapoter ou fumer, il vaut largement mieux vapoter. D’autant qu’il n’existe pas de vapotage passif.  Pour réussir le sevrage, mieux vaut cependant jeter tout tabac, et démarrer avec des liquides contenant de la nicotine, puis en diminuer les doses jusqu’à la supprimer. Si l’arrêt de la cigarette demeure difficile, il est aussi possible d’associer la vape à des traitements validés et remboursés (patchs, gommes, etc.), et de se faire accompagner par un médecin. Seul bémol : le dispositif entretient l’habitude de fumer. C’est pourquoi il est aussi recommandé de ne pas y recourir trop longtemps…