Assurance chômage : comment l’État met la pression sur les partenaires sociaux

Une nouvelle convention est prévue pour 2024-2027.

Il ne validera l’accord conclu entre patronat et syndicats, que s’ils s’entendent sur la révision des règles concernant les seniors.

Le patronat et les syndicats se réunissent ce lundi 27 novembre 2023 pour finaliser la nouvelle convention d’assurance chômage 2024-2027. Avant même de la recevoir, le gouvernement annonce qu’il diffère la validation. On vous explique les enjeux du débat.

Lire aussi : Allocation chômage : voici ce qui pourrait changer en janvier prochain

Qu’a annoncé le gouvernement ?

Il reporte sa décision, concernant son éventuel agrément de la convention d’assurance chômage 2024-2027. Conclue récemment entre le patronat et les syndicats, elle augmente les allocations pour les demandeurs d’emploi, tout en durcissant d’autres conditions. Elle devait entrer en vigueur le 1^er janvier 2024. Le gouvernement préfère prolonger les règles actuelles,  au plus tard jusqu’au 30 juin 2024 ».

Pourquoi ce report ?

Pour une histoire de gros sous. Le gouvernement impose que la convention soit  neutre  pour les finances publiques. Elle prévoit 2,3 milliards d’euros de dépenses nouvelles selon le gouvernement. Elle doit donc comprendre aussi 2,3 milliards de recettes. Pour boucler ce budget, patronat et syndicats se sont engagés, notamment, à faire  440 millions  d’économies sur l’indemnisation des seniors. Mais l’État ne se satisfait pas de cette promesse. Il veut un avenant en bonne et due forme entre patronat et syndicats sur les seniors. Et seulement après, il validera la convention. Sinon, il décidera lui-même, comme il l’a fait lors des dernières réformes.

Qu’en disent les syndicats ?

Ils sont partagés. Pour la CFDT, signataire de la convention, l’argumentaire du gouvernement est  entendable. Il y aura bien des mesures en faveur des demandeurs d’emploi en 2024 ». La CGT, qui, elle, n’a pas signé, est moins optimiste :  La convention prévoit déjà davantage de baisses de droits que de hausses. Et le gouvernement veut la durcir encore davantage pour les seniors. Restreindre leurs allocations ne leur permettra pas de trouver plus facilement du boulot.