L’ex-Suffren, frégate lance-missiles qui a servi de 1967 à 2001, est le premier des huit navires de la marine nationale qui sera déconstruit dans les équipements du port de Bordeaux
FIN DE VIE – L’ex-Suffren, frégate lance-missiles qui a servi de 1967 à 2001, est le premier des huit navires de la marine nationale qui sera déconstruit dans les équipements du port de Bordeaux
Deux époques se côtoient sur les quais de Bassens ce lundi. Juste à côté du reluisant Canopée – premier cargo à voiles au monde naviguant pour le compte d’Ariane 6 – l’ex-Suffren, n’est désormais plus qu’un immense tas de ferraille avec sa coque toute rouillée, et fait bien pâle figure.
Arrivé vendredi, ce navire de la marine nationale a effectué son dernier voyage, tiré par trois remorqueurs depuis Toulon, en vue d’être entièrement découpé dans les installations du Grand Port maritime de Bordeaux (GPMB). Son radôme, énorme boule qui lui servait de radar, est le dernier signe du glorieux passé de cette frégate lance-missiles, qui a servi de 1967 à 2001.
Un chantier de trente-six mois
Le Suffren est le premier des huit navires de la marine nationale qui vont rejoindre les quais de Bassens dans les prochains mois, pour y être déconstruits. Un chantier « exceptionnel » de trente-six mois, annonce le port de Bordeaux, qui fait partie des 18 sites mondiaux agréés par l’Union européenne pour le démantèlement de navires. Il s’agit du « plus long chantier de déconstruction accueilli par le GPMB. »
Le bâtiment de 158 mètres de long a commencé à être inspecté ce lundi par les équipes de Cardem. C’est cette filiale de Vinci qui a remporté, avec la société Snadec environnement (pour la dépollution et le désamiantage) et la société Sirmet (pour la partie valorisation de la ferraille), l’appel d’offres de la marine nationale pour la déconstruction de ces huit coques.
La première étape consistera à retirer du navire tout le mobilier, le bois, les moquettes, le câblage, avant de procéder au désamiantage. – Mickaël Bosredon
Des navires en provenance de Toulon, Brest et Lorient
Les premiers travaux sur le Suffren se feront à flot, avant que le navire n’entre en cale sèche (ou forme de radoub), d’ici environ un an. Cardem va ainsi démarrer dans les tout prochains jours par le « curage vert », étape qui consiste à retirer du navire tout le mobilier, le bois, les moquettes, le câblage, avant de procéder au désamiantage du bâtiment de guerre, étape qui devrait prendre entre quatre et six mois. Alors seulement pourra débuter l’opération de découpe du bateau, en cale sèche, qui devrait prendre également entre quatre et six mois.
Le Suffren sera rapidement rejoint par le Meuse, un pétrolier ravitailleur de 135 mètres de long, en provenance de Toulon également, et dont l’arrivée à Bordeaux est programmée d’ici à fin décembre. Deuxième arrivé, mais premier servi : le Meuse sera le premier des huit navires à entrer en cale sèche, d’ici à mars 2024. Suivront le Jean de Vienne, le Montcalm et le Cassard (tous les trois longs de 139 m) en provenance de Toulon également. Dans les mois suivants, arriveront de manière échelonnée, deux coques venant de Brest – l’Albatros et le Georges Leygues – tandis que la dernière – le D’Entrecasteaux – arrivera en provenance de Lorient.
Interdiction désormais de couler au large les navires
Tous ces navires sont réceptionnés au poste 429 de Bassens qui, avec ses terre-pleins et la forme de radoub numéro 3, d’une longueur de 250 mètres, font partie d’un ensemble d’équipements classés ICPE (Installations classées protection de l’environnement). Ces derniers viennent tout juste d’être mis à niveau, ce qui permet notamment de récupérer et de recycler toutes les eaux avant de les rejeter.
«Ã‚ La déconstruction de ces huit grandes coques donnera lieu au recyclage d’environ 25.000 tonnes de ferraille, dont une partie sera évacuée via les quais de Bassens, explique le port de Bordeaux. Les autres déchets seront évacués vers les filières de traitement dédiées. »
Avant 2005, les bateaux militaires étaient « océanisés », c’est-à-dire coulés au large, parfois après avoir servi de cibles d’exercice. Depuis, cette pratique est interdite en France et les navires sont détruits après le lancement d’appels d’offres.
Filière d’avenir
Le pôle naval du GPMB a déjà accueilli plusieurs chantiers de recyclage de navires marchands et militaires, avec une activité de plus en plus importante depuis 2012. Il s’était notamment occupé du démantèlement du Colbert puis du Jeanne-d’Arc, à partir de 2014.
«Ã‚ Ces opérations de déconstruction menées par la marine nationale confirment le besoin d’une filière industrielle, dans un contexte marqué par la fin de cycle de vie programmée de nombreux navires militaires » indique encore le port de Bordeaux. Car oui, ces navires du passé représentent, eux aussi, une filière d’avenir.
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