Blocage de Sciences-po Paris : manifestations et tensions entre pro-palestiniens et pro-isréliens ce vendredi

blocage de sciences-po paris : manifestations et tensions entre pro-palestiniens et pro-isréliens ce vendredi

Paris, VIIe arrondissement. Des étudiants bloquaient ce vendredi matin les portes de l’établissement de Sciences-Po Paris pour réclamer l’arrêt de « la répression des voix propalestiniennes sur le campus ». LP/Fred Dugit

La mobilisation des étudiants propalestiniens se poursuit ce vendredi après-midi à Sciences Po. Après une première nuit d’occupation, quelques dizaines d’étudiants sont toujours présents dans les locaux historiques de l’école, rue Saint-Guillaume (VIIe). « On a décidé de remettre les tentes au centre de l’Université, mais on est fatigués, on a besoin de soutien », a déclaré l’une d’entre d’eux, sous les applaudissements de plusieurs dizaines de personnes venues les soutenir devant les grilles de l’établissement.

« L’administration n’a pas satisfait clairement nos demandes et menace de nous sanctionner mais on va continuer à bloquer », explique Sarah (le prénom a été modifié), étudiante en master et investie dans le comité Palestine à l’origine de la mobilisation. « On vit minute par minute, pour l’instant on essaye de tenir jusqu’à ce soir », poursuit la jeune femme, qui redoute une nouvelle intervention des forces de l’ordre. Mercredi, la police avait en effet procédé à l’évacuation d’un autre site de l’établissement, dans le sillage des actions menées dans des universités américaines.

Depuis jeudi, l’occupation s’est déplacée vers les bâtiments du 27 rue Saint-Guillaume. Après la fermeture à 21 heures des grilles du bâtiment historique de l’établissement, situé rue Saint-Guillaume (VIIe arrondissement de Paris), environ 80 étudiants se sont rassemblés dans la rue afin d’encourager et d’apporter des oreillers et autres denrées à leurs camarades, restés à l’intérieur des locaux après le vote d’une nouvelle occupation décidée lors d’une assemblée générale qui s’est tenu jeudi soir, vers 19 heures.

Contre « la répression des voix propalestiniennes »

« Même si Sciences-po ne veut pas, nous, on est là. Pour l’honneur de la Palestine et tous ceux qu’on assassine », chantaient les étudiants rassemblés dans le calme devant le siège de la prestigieuse école. De 50 à 70 étudiants sont susceptibles d’être présents dans ce bâtiment, selon des jeunes militants ou sympathisants du comité Palestine Sciences-po joints par l’AFP.

Le comité réclame notamment « la condamnation claire des agissements d’Israël par Sciences-po » et « la fin des collaborations » avec toutes « les institutions ou entités » complices « de l’oppression systémique du peuple palestinien ». Il réclame également l’arrêt de « la répression des voix propalestiniennes sur le campus ». Ce vendredi vers 15h30, les poubelles amoncelées le matin-même pour bloquer les portes du bâtiment ont été retirées et plusieurs étudiants se sont assis dans la rue.

Plusieurs députés de La France Insoumise se sont rendus sur place, dont Rima Hassan, militante franco-palestinienne, présente en septième position de la liste insoumise aux élections européennes, et convoquée par la police le 30 avril pour « apologie du terrorisme ». « Les étudiants m’ont demandé de venir les soutenir. Je suis à leurs côtés. Ils ont raison de se mobiliser pour visibiliser ce sujet », a-t-elle déclaré à la presse. Dans une vidéo publiée sur X (ex-Twitter), on peut voir des étudiants scander « Rima, Sciences Po est avec toi ».

Le président du Crif, Yonathan Arfi, a estimé sur LCI ce vendredi que ce mouvement était « dangereux car l’université a une fonction symbolique dans nos sociétés ». « Il n’y a rien de massif » mais « ça fonctionne, ça prend en otage le campus entier, ça empêche la liberté académique et fait peser un climat de terreur intellectuelle sur une partie des étudiants juifs », a-t-il regretté.

Pour rappel, mercredi soir, une soixantaine d’étudiants engagés en faveur de la cause palestinienne avaient occupé l’amphithéâtre extérieur d’un campus de l’école dans le VIIe arrondissement. « Après échange avec la direction de Sciences-po, la plupart ont accepté de quitter les lieux » dans la nuit, mais « un petit groupe d’étudiants a néanmoins refusé et il a été décidé que les forces de l’ordre procèdent à l’évacuation du site », a indiqué mercredi matin la direction de l’établissement dans un message à l’AFP.

Elle « regrette que les nombreuses tentatives de dialogue afin qu’ils quittent les lieux dans le calme n’aient pas permis de trouver une autre issue à cette situation ». Une dizaine de tentes avaient été installées dans la cour de ce campus mercredi soir, selon des témoignages recueillis par l’AFP. À l’arrivée de la police, « 50 étudiants ont quitté d’eux-mêmes les lieux, 70 ont été évacués dans le calme à partir de 00h20 », selon la préfecture de police, qui ne déplore « aucun incident ».

Cette mobilisation a été organisée par le Comité Palestine de Sciences-po. Elle s’est déroulée alors que plusieurs universités américaines sont prises dans la tourmente provoquée par le conflit à Gaza. Selon le Comité Palestine Sciences-po, ses militants ont été « portés en dehors de l’école par plus d’une cinquantaine de membres des forces de l’ordre » et « une centaine » de policiers les « attendaient également dehors ».

400 personnes rassemblées jeudi

« Il y a un double diplôme entre Science Po et Columbia (à New York), donc on a des camarades là-bas et les étudiants communiquent entre eux », a expliqué Hicham, membre du Comité Palestine de Sciences-po. « On se place dans la même ligne que ces universités partout dans le monde. ».

Jeudi encore, à la suite d’un appel de plusieurs structures (collectif Solidarité Palestine P4, Palestine Sorbonne, Union syndicale lycéenne (USL) ou encore Jeunes insoumis), 400 personnes d’après la préfecture de police de Paris, notamment des étudiants de l’université Paris 1, ont manifesté place de la Sorbonne puis place du Panthéon pour protester contre la venue du président Macron pour un discours sur l’Union européenne à la Sorbonne. De nombreuses vidéos sur Twitter témoignaient du refus catégorique de ces jeunes de voir Emmanuel Macron pénétrer les portes d’une université alors que la situation perdure à Gaza.

Ils étaient également présents pour soutenir leurs camarades expulsés la veille comme l’expliquait alors le porte-parole de l’USL, Gwenn Thomas-Alves : « On dénonce pacifiquement la censure des voix de la paix à Gaza et on essaie de nous réprimer. C’est ce qu’il s’est encore passé aujourd’hui quand la police nous a nassés à deux reprises et quand les forces de l’ordre ont évacué les étudiants qui bloquaient Sciences-po. »

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