ENTRETIEN. Boxe : "Je me dis que je peux encore plus marquer l'histoire", Estelle Mossely affiche ses ambitions pour Paris 2024

Après douze combats chez les professionnelles depuis 2018, la championne olympique à Rio en 2016 retrouve la boxe amateur avec deux objectifs majeurs : être porte-drapeau de la délégation française à Paris 2024 et y décrocher une nouvelle médaille d’or.

Elle ne revient pas pour faire le spectacle, mais bien pour redevenir la reine du ring olympique. Estelle Mossely, sacrée chez les -60 kg à Rio en 2016, a décidé de retrouver la boxe amateur après des débuts chez les professionnelles fructueux (11 victoires, un nul). Déjà qualifiée pour les Jeux de Paris 2024 grâce à sa médaille de bronze aux Jeux européens, la boxeuse tricolore de 31 ans se présentera comme l’une des têtes d’affiche de l’équipe de France.

Boxe : on vous explique pourquoi son avenir dans le programme olympique est plus fragile que jamais

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Rencontrée à l’occasion de la conférence de presse de l’IBA (International Boxing Association, la Fédération internationale de boxe amateur), le 16 novembre dernier à Paris, Estelle Mossely s’est montrée particulièrement motivée et enjouée à l’idée d’aller chercher une seconde breloque en or. Pour autant, la championne du monde des poids légers IBO en 2019 est consciente du chemin à parcourir d’ici là, et des “sacrifices” à entreprendre pour y parvenir.

Franceinfo: sport : Estelle, près de deux mois après avoir été victime d’une fracture du nez à l’entraînement, comment allez-vous ?

Estelle Mossely : J’ai subi une opération dans la semaine qui a suivi la fracture, donc j’étais bien amochée ! Mais là, ça va très bien, mon chirurgien a tout arrangé. Ca a été quelques semaines un peu difficiles. Physiquement déjà, parce que l’opération a été douloureuse. Mais psychologiquement aussi, puisque je devais participer à mon dernier combat professionnel avant les Jeux olympiques [elle devait affronter l’Uruguayenne Maira Moneo le 18 octobre]. Finalement, il n’y en aura pas, ma préparation va commencer en janvier comme prévu. Ça, c’est le côté positif des choses. J’ai pris un mois de récupération, je reprends tout juste les entraînements. Ça va énormément s’axer sur le physique, avant de retrouver ce rythme amateur qu’il n’y a pas forcément pour la boxe professionnelle.

Désormais, vous connaissez bien la boxe amateur et la boxe professionnelle. En quoi ces deux expériences peuvent être complémentaires ?

Je vais prendre le temps de me remettre à la boxe olympique, lui accorder plusieurs mois, parce qu’elle a ses spécificités pour atteindre le très haut niveau, et donc la médaille d’or olympique. Tout ce que j’ai vécu en boxe professionnelle, l’expérience que j’ai acquise, le fait d’avoir évolué à l’international, cela va beaucoup m’aider pour ces Jeux olympiques, pour optimiser les choses en termes de préparation. Je n’ai plus le même âge qu’en 2016, il faut prendre conscience qu’il y a des choses supplémentaires à intégrer dans ma préparation.

Il y a des choses dont je n’avais pas besoin il y a dix ans, et dont j’ai plus besoin aujourd’hui. Ce n’est pas la même façon de gérer le poids, pas la même organisation compte tenu de ma vie familiale. Tout ça, j’ai eu le temps de l’apprendre parce que chez les pros, on est autonomes. On n’est pas dans une équipe de France qui nous dit où aller et qui nous met sur les compétitions, on gère notre équipe mais aussi nos combats. Et je pense que c’est un plus pour moi pour ces Jeux.

Qu’est-ce qui sera le plus difficile pour vous durant cette transition ?

Ce sera une nouvelle organisation, même si je sais que les Jeux de Paris 2024 favorisent ma vie familiale puisque les compétitions et les stages qui seront essentiellement en France. En revanche, je ferai l’impasse sur certains stages internationaux parce que je ne veux pas faire le choix entre ma vie de famille et ma carrière sportive. Je pense que le plus difficile, c’est surtout le rythme, la cadence de regroupement en équipe et de stages à effectuer.

“Ce sont six mois de sacrifices qui m’attendent. Mais je sais que je le ferai. Parce qu’on ne fait pas les Jeux tous les jours, et encore moins à Paris.”

Estelle Mossely

à franceinfo: sport

Durant les deux prochains mois, je vais surtout devoir reprendre les automatismes amateurs. Chez les pros, la boxe est plus posée, avec plus de temps pour dérouler son combat [jusqu’à dix rounds de trois minutes chez les professionnelles, contre trois rounds de trois minutes en boxe olympique]. Sur de la boxe olympique, ce ne sera que du rapide, ce sont des automatismes à reprendre très vite.

D’autant que plus les Jeux s’approcheront, plus vous sentirez la pression monter autour de vous, qui allez être l’une des sportives françaises les plus attendues… Comment vivez-vous ce statut particulier ?

Je sens que c’est différent, mais ça vient naturellement. Parce cette fois-ci, j’ai l’expérience de 2016… Mais je sais que ça va être différent, parce que quand j’ai gagné à Rio, j’étais loin de la pression, loin de tout. Personne ne me connaissait, et on n’avait pas forcément le retour de ce qui se passait en France. C’est quand je suis revenue que je me suis dit : “Ah oui d’accord, c’est comme ça ! Il y en a pas mal qui ont regardé finalement !”

Alors que là, je serai vraiment au cœur du truc. On est dans son pays, ça veut dire que l’impact, on l’aura immédiatement, il va falloir le gérer. Tout ce qui va m’arriver, j’en ai pleinement conscience. Je ne pense pas qu’on puisse me surprendre sur l’impact que ça peut avoir. J’aborde les choses plus sereinement et au contraire, j’en tire des avantages. Parce que je me dis que je peux encore plus marquer l’histoire différemment.

“Il y a, au-delà de la médaille d’or olympique, des rôles que j’aimerais jouer, porte-drapeau par exemple. C’est quelque chose qui me tient à cœur.”

Estelle Mossely

à franceinfo: sport

Je sais maintenant l’impact que peut avoir une médaille d’or olympique et j’ai envie d’optimiser les choses au maximum pour que ça apporte en plus à mon sport. Mais aussi personnellement, par rapport aux combats que je mène au quotidien vis-à-vis du sport en général, du sport féminin et enfin vis-à-vis des jeunes.

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