Homicides, cambriolages… Le taux d’élucidation des crimes et délits est en nette baisse

Selon les chiffres communiqués par le ministère de l’Intérieur, le taux d’élucidation des infractions enregistrées par les services de sécurité a diminué entre 2017 et 2022

Vincennes le 18 juin 2012. Recherches de restes humains par la police judiciaire et la police scientifique dans le bois de Vincennes. Affaire des trons humains retrouves ce week end.

sécurité – Selon les chiffres communiqués par le ministère de l’Intérieur, le taux d’élucidation des infractions enregistrées par les services de sécurité a diminué entre 2017 et 2022

On retrouve davantage les auteurs de violences que de vols… Mais moins souvent qu’avant. C’est, en substance, ce qui ressort d’une note du service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), diffusée jeudi. Ce document se concentre sur l’ « élucidation des crimes et délits enregistrés en 2022 » par la police ou la gendarmerie nationales. « Alors que plus de 80 % des coups et blessures volontaires sur personnes de 15 ans ou plus dans le cadre familial sont élucidés au bout d’un an, seuls 7 % des cambriolages de logements le sont », indiquent les auteurs.

Le nombre d’affaires élucidées un an après les faits « est globalement stable entre 2017 et 2022 pour la moitié des indicateurs : il varie de -1 point pour les coups et blessures volontaires sur personnes de 15 ans ou plus, les vols sans violence contre des personnes, les cambriolages de logements et les vols liés aux véhicules », explique le SSMSI. En revanche, « le taux d’élucidation à un an pour les escroqueries et abus de confiance passe de 31 % en 2017 à 19 % en 2022, soit une diminution de 12 points en cinq ans, comme pour le taux d’élucidation des homicides », souligne l’étude. 69 % de ces homicides ont été résolus en 2022 contre 81 % en 2017.

Des modes opératoires « plus sophistiqués »

L’élucidation des violences sexuelles est également en baisse depuis 2017, une diminution qui concerne « aussi bien les violences sexuelles dans le cadre familial » que « celles réalisées en dehors ». Mais, assure le SSMSI, « ces baisses peuvent, en partie, s’expliquer par une augmentation du nombre de crimes et délits enregistrés pour ces catégories d’infractions ». « Entre 2017 et 2022 le nombre d’escroqueries et abus de confiance enregistrés par les forces de sécurité augmente de 36 % et celui des violences sexuelles de 108 % sur cette même période. »

La note insiste aussi sur la « complexification et [la] diversification des modes opératoires d’escroqueries, avec la multiplication des escroqueries numériques ». « Les auteurs utilisent des techniques de plus en plus sophistiquées, et peuvent agir depuis des lieux se trouvant à l’étranger ce qui rend l’élucidation plus complexe. »

Des vols peu élucidés

S’agissant des coups et blessures volontaires enregistrés hors du cadre familial, « le taux d’élucidation associé diminue de 9 points entre 2017 et 2022 dans un contexte où le nombre de victimes s’accroît de 23 % », observe le SSMSI. « Cela pourrait s’expliquer en partie par une plus forte attention des services envers la résolution des affaires intrafamiliales », explique-t-il. Toutefois, « plus de la moitié des atteintes aux personnes enregistrées en 2022 sont élucidées au bout d’un an, en particulier les homicides », insiste-t-il.

Les atteintes aux biens « sont moins souvent élucidées », remarquent aussi les auteurs de cette étude. Concernant, les « vols sans violence contre des personnes », les « cambriolages de logements » et les « vols liés aux véhicules enregistrés en 2022 », les taux d’élucidation associés ne dépassent pas 7 % au bout d’un an.

«Ã‚ Depuis 2017, les choix politiques ont été de mettre du bleu sur le terrain, au détriment des missions de police judiciaire », dénonce sur X l’ANPJ (association nationale de police judiciaire), qui voit dans cette baisse une conséquence de la récente réforme de la police nationale.

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