«Ã‚ Il n’y a qu’un patriote àcette table, et c’est moi » : Glucksmann àl’offensive contre Bardella
«Â La France dans l’Union européenne, une bonne ou une mauvaise chose ? » Les réponses de Jordan Bardella et Raphaël Glucksmann à cette question – qui ouvrait le débat les confrontant ce vendredi 12 avril au matin sur France-Inter – donnent le ton.
«Â L’Europe est vitale », s’empresse de répondre la tête de liste Place Publique-Parti socialiste qui s’inquiète de voir la France devenir « un terrain de jeu pour les multinationales américaines, le gouvernement chinois ou les émirs du Qatar ». En face, reprochant à son adversaire du jour de se perdre dans « des grandes déclarations philosophiques », Bardella prétend s’intéresser au « quotidien des Français », à qui « l’Europe antisociale » imposerait « la décroissance économique ». Comme à son habitude, la tête de liste du Rassemblement national (RN) se pose alors, et sans surprise, en « candidat de l’Europe des nations », contre « ceux d’une Europe fédérale ».
Pourquoi Raphaël Glucksmann affole ses rivaux
Oubliées, les hésitations et les maladresses de sa campagne de 2019 ? Dans ce duel, Glucksmann n’entend pas faire de la figuration. Interrogé sur le pacte asile et migration adopté mercredi au Parlement européen – et qu’aucun des deux candidats présents sur France-Inter n’a voté –, l’essayiste attaque fort. « Je ne suis pas Macron, je ne vous céderai rien, lance-t-il. Je ne vous laisserai pas une once de terrain sur les mythes que vous lancez. » Alors, lorsque Bardella dénonce un pacte de « submersion migratoire », Glucksmann lui rétorque que « sans immigration, nous ne serions pas capables de répondre aux besoins de l’économie ». Avant de préciser les raisons de son vote contre le fameux pacte, « indigne » selon lui, « notamment pour les pays d’arrivée comme la Grèce et l’Italie ».
« Un patriotisme d’estrade, de pacotille »
Mais c’est bien sur le thème de la guerre en Ukraine que les esprits se sont le plus échauffés. Offensif, Glucksmann s’empresse de renvoyer le RN face à ses ambiguïtés vis-à-vis du régime de Vladimir Poutine (votes du RN au Parlement européen contre la condamnation des activités de Wagner en Afrique ; ou contre le front européen de défense). « Votre patriotisme est un patriotisme d’estrade, de pacotille, lance-t-il. Il n’y a qu’un patriote à cette table, et c’est moi. »
Twitter – France Inter on Twitter / X
Bardella se défend, considère ne pas « avoir de leçon de morale sur l’ingérence à recevoir » et riposte en convoquant le passé de Glucksmann, qui fut conseiller du président géorgien Mikheïl Saakachvili entre 2008 et 2012. « C’est vous qui avez travaillé pour le compte de gouvernements étrangers et pour un homme qui est aujourd’hui en prison, pas moi ! », rappelle-t-il. Le frontiste conclut alors en prétendant soutenir l’Ukraine – bien que son groupe se soit abstenu de voter pour l’accord de sécurité entre Paris et Kiev en mars, tout en insistant sur sa volonté d’« éviter l’escalade avec une puissance nucléaire ». La preuve d’un « esprit de défaite et de capitulation », selon Glucksmann.
Prorusses, anti-écolos, anti-homos… Au Parlement européen, le RN ne joue pas la carte de la « dédiabolisation »
Opposé à Bardella et ses concepts de « désordre migratoire », de « communautarisme » et de « patriotisme économique », le nouvel espoir de la gauche social-démocrate, qui reste depuis plusieurs semaines dans une bonne dynamique, a-t-il marqué des points au terme de ces trente minutes de débat ? Difficile à dire. Une certitude néanmoins : il a clairement mis en évidence les limites techniques de Bardella sur le fond des dossiers. Lancé sur la directive CSRD, relative au devoir de vigilance des entreprises, le candidat RN s’est embourbé. Lui reprochant de ne « même pas lire les textes [qu’il] vote » au Parlement européen, Glucksmann a bu du petit-lait : « Ce qui serait bien, c’est qu’une fois dans votre vie, vous vous intéressiez au contenu d’une loi ! »
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