Les modèles climatique des scientifiques ont sous-estimé l’augmentation des précipitations extrêmes. LP/Olivier Arandel
Le lien entre les deux phénomènes n’est pas forcément évident, mais il est bien réel. Les épisodes de très fortes pluies, pouvant conduire à des inondations catastrophiques, deviennent de plus en plus fréquents et intenses à mesure que la planète se réchauffe – et ce davantage que les prédictions jusqu’ici, selon une étude publiée lundi. Pour anticiper les conséquences du changement climatique, les scientifiques utilisent des modèles climatiques, mais selon cette nouvelle étude, ceux-ci ont sous-estimé l’augmentation des précipitations extrêmes.
Ces travaux suggèrent que les conséquences « pourraient être bien pires que nous le pensions », a déclaré dans un communiqué Anders Levermann, de l’Institut de Potsdam pour la recherche sur l’impact climatique (PIK), à l’origine de l’étude. « Les pluies extrêmes seront plus fortes et plus fréquentes. La société doit s’y préparer », a-t-il ajouté. Les hausses les plus fortes de précipitations surviendront dans les régions tropicales et les latitudes élevées, comme en Asie du Sud-Est et le nord du Canada, selon l’étude. Le phénomène est lié au fait que l’air chaud peut contenir davantage de vapeur d’eau.
« Plus facile de prédire l’avenir des pluies extrêmes »
Les inondations sont des catastrophes particulièrement coûteuses, qui entraînent des pertes de vies humaines et économiques importantes. Cet avertissement est publié dans la revue « Journal of Climate », à quelques jours de l’ouverture de la COP28, le rendez-vous international annuel sur le climat sous l’égide de l’ONU. Pour leurs travaux, les chercheurs ont comparé les simulations de nombreux modèles climatiques avec les changements observés historiquement. Ils ont utilisé des techniques leur permettant de filtrer quels changements sont liés ou non aux émissions de gaz à effet de serre des humains.
«Ã‚ Notre étude confirme que l’intensité et la fréquence des fortes pluies augmentent de façon exponentielle avec chaque hausse du réchauffement mondial », a souligné Max Kotz, auteur principal de l’étude. Ces analyses montrent, selon leurs auteurs, que c’est bien l’augmentation des températures qui affecte le plus ces changements, et non d’autres facteurs comme les vents. « La bonne nouvelle est que cela rend plus facile de prédire l’avenir des pluies extrêmes », a souligné Anders Levermann. « La mauvaise nouvelle est : cela va empirer si nous continuons àpousser le réchauffement planétaire en émettant des gaz àeffet de serre. »
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