Reims : une page se tourne au Domaine des Crayères avec le départ du chef Mille et des transformations de taille

La terrasse du Domaine les Crayères à Reims (Marne) va être agrandie et retrouver des jardins à la française. LP/Marie Blanchardon

C’est au cœur d’un parc de sept hectares sur la colline Saint-Nicaise, à l’entrée de Reims, que se dresse le château des Crayères, un somptueux domaine hébergeant un hôtel de luxe et un restaurant deux étoiles Michelin. Cette propriété mythique édifiée par Louise Pommery, sur la colline Saint-Nicaise, ne s’est muée en hôtel que dans les années 1980. Ses rotondes, son péristyle et sa façade en pierre de taille traduisent le plus pur style classique français de ce château édifié en 1904.

L’ensemble s’apprête à subir quelques transformations pour retrouver son aspect originel. Pas de fermeture annoncée, seulement un chantier qui se déroule en deux phases. La vaste terrasse va ainsi doubler sa surface pour offrir un nouvel écrin à son restaurant « Le Parc », doublement étoilé depuis 2012 dans le prestigieux guide rouge. Et le départ du chef Philippe Mille, officialisé ce vendredi 9 février après quatorze ans aux commandes, n’y changera rien, les macarons étant attribués au lieu.

« On a sélectionné une pierre de Bourgogne pour les dalles. Rien n’est choisi au hasard : la teinte, la marbrure ou l’aspect rosé. Tout est scruté avec soin par notre architecte », souligne Arnaud Valary, directeur général des Crayères, qui, à l’heure où nous écrivons ces lignes, n’avait pas encore réagi à l’annonce de son chef, parti « voler de ses propres ailes » dans son propre restaurant qui ouvrira en avril au cÅ“ur de Reims.

Aux Crayères, chaque détail compte : boiseries, tapisseries, lustres élégants, tissus haut de gamme contribuent à l’ambiance feutrée qui règne à l’intérieur de cette vaste bâtisse centenaire. « Pour avoir une parfaite symétrie, on prévoit de créer sur l’aile gauche le même jardin d’hiver que celui de la verrière qui existe déjà sur l’aile droite du château. La construction d’une nouvelle annexe permettra également d’agrandir notre bar qui conservera ses tartans et ses fauteuils tapissés. L’objectif n’est pas d’accueillir plus de clients mais de renouveler l’expérience client », assure Arnaud Valary.

Justement, le bar des Crayères, qui propose, selon le magazine spécialisé « The World of Fine Wine », « la plus belle carte des vins du monde » est un point de passage obligé des touristes du monde entier. La récompense a salué le travail du sommelier Martin Jean et de son équipe d’une dizaine de personnes. Avec plus de 2500 références, la liste est longue et s’aligne sur deux livres de cave, le premier étant dédié au champagne. « La promesse des Crayères ne doit pas changer, on doit rester iconique », glisse Arnaud Valary.

Comble du luxe, ces changements seront donc presque imperceptibles, même pour un œil averti. Même si certaines transformations s’annoncent de taille, comme l’aménagement de jardins à la française au niveau de l’actuelle terrasse. « Notre architecte paysagiste a fait un gros travail de recherche pour revenir aux essences originelles. On va recréer les tables d’ifs qui existaient à l’époque de la construction du château. Les arabesques à la française vont renaître, au pied des marches, grâce aux dessins qu’on a retrouvés», détaille Arnaud Valary.

Plus de six mille ifs et 4000 bulbes vont être plantés ces prochaines semaines. Les jardiniers et paysagistes sont à pied d’œuvre pour permettre d’envisager une ouverture de cette nouvelle terrasse végétalisée en mars prochain. Dans le même temps, à l’étage de la demeure, le chantier de rénovation se poursuit discrètement dans la suite Eugénie. Le gros œuvre a été opéré pendant la fermeture saisonnière, en décembre dernier. Carrelage, parquet, aménagements du mobilier, robinetterie, tout est en cours d’installation pour une ouverture au printemps. Une deuxième phase, à l’hiver 2025, concernera la nouvelle verrière et l’édification de l’annexe supplémentaire en vue d’agrandir le bar. Encore un peu de patience, la livraison n’est prévue qu’en avril 2025.