Je suis une meuf mid : et si on arrêtait de hiérarchiser la beauté ?

Je suis une meuf mid

Il est triste de constater qu’une fois encore, TikTok sert à desservir la cause des femmes en les poussant à se dénigrer elles-mêmes à travers une trend. Ici, celle de la “meuf mid”. Le principe : lister face caméra les nombreuses “preuves” qui démontreraient qu’elles ne sont ni belles ni laides, mais entre les deux, soit “mid” (diminutif de “middle” qui en français peut se traduire par “au milieu”).

En toile de fond, la domination du regard masculin 

Si l’on suit cette logique, il y aurait donc trois catégories de femmes : les laides sur qui on ne se retourne absolument pas dans la rue (et la sororité alors ?) ; les “mid” qui donc sont un peu jolies, mignonnes (mais pas trop quand même) ; et enfin celles que l’on surnomme les “canons” ou les “avions de chasse”, des beautés fatales à qui tout réussi.

Une hiérarchisation de la beauté problématique, dont le catalyseur n’est autre que le regard masculin. Dans la plupart des vidéos, on perçoit qu’il est à l’origine de complexes. “Je sais que je suis une meuf mid parce qu’un mec m’a déjà recalé et pour moi quand tu es une 10/10, aucun mec au monde ne te recale”, avance l’une. Une autre explique encore que tous ses ex lui ont dit qu’elle pouvait se “donner les moyens d’être encore mieux”. En somme, la gent masculine devient une sorte de jury qui leur permet d’estimer leur “note d’attractivité”.

Une manière de penser qui pousse les jeunes femmes à se déprécier et peut inciter celles qui les regardent à faire de même – notamment les plus jeunes qui n’auraient pas la maturité nécessaire pour comprendre où est le problème.

Pourtant, la notion de beauté n’est pas appréhendée de la même manière par tous.tes. Pour certain.es, elle se base uniquement sur des normes physiques qui répondent à des standards de beauté définis par la société, et qui peuvent varier aussi en fonction des cultures et des époques. Pour d’autres, la beauté est “intérieure” et se reflèterait à travers des traits de personnalité, une attitude…

Un impact négatif sur l’estime de soi   

Dans la section des commentaires, les internautes réagissent. Beaucoup s’identifient à la “meuf mid” alors que d’autres regrettent que cette trend en soit une.

Enfin, il y à celles et ceux (surtout ceux soyons honnêtes) pour qui il s’agirait simplement de fausse modestie. “Il faut savoir que cette trend sert juste à remonter son égo. Comme les filles qui vont sur Tinder pour s’entendre dire qu’elles sont belles. Pathétique” ; “Tu découvres que les femmes aiment se faire gonfler l’égo ?” ; “Je suis sûrement super aigrie mais pour moi cette trend c’est de la pêche au compliments pour la plupart”, peut-on ainsi lire.

Quelles que soient les raisons qui poussent les femmes à participer à cette trend, le fait de se comparer aux autres sur les réseaux sociaux (mais aussi dans la “vraie vie”) peut finir par affecter notre santé mentale. C’est d’ailleurs ce que démontrent les résultats d’une méta-analyse publiée en 2023 dans la revue Journal Media Psychology. Adopter ce type de comportement pourrait grandement nous nuire puisqu’il affaiblirait notre niveau d’estime de soi, tout en augmentant notre insatisfaction corporelle.

Alors si au lieu de s’attribuer une note et de se dévaloriser, on restait bienveillantes avec nous-mêmes et on s’aimait juste comme on est ?

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