Dans le centre de Tel Aviv, lundi en fin d’après-midi, les photos des otages capturés le 7 octobre par le Hamas sont projetées sur un mur d’écrans.
L’attente apparaît chaque fois un peu plus longue. Lundi soir, la quatrième remise d’otages, par le Hamas, se faisait encore attendre sans que l’on connaisse les raisons de ce retard. Dans l’après-midi, une liste des détenus libérables avait été dévoilée aux familles concernées par le Bureau du premier ministre.
Parmi ces nouveaux libérés, on devait compter au moins trois Français mineurs. Ethan, 12 ans, avait été enlevé au kibboutz de Nir Oz avec sa mère, Bat Cheva, et sa sœur. Ces dernières étaient parvenues à prendre la fuite mais le jeune garçon, coincé sur une moto entre deux ravisseurs, avait été conduit à Gaza. «Je ne souhaite à personne de vivre un tel calvaire», avait souligné sa mère quelques jours plus tard. Sa grand-mère Jocelyn Goldapper remuait depuis ciel et terre en appelant Emmanuel Macron pour qu’il intercède. «Je suis persuadé qu’il peut faire quelque chose», confiait-elle il a quelques semaines. Lundi après-midi sur LCI, elle disait son «soulagement», Ethan étant selon elle «sur la liste». Elle restait toutefois prudente alors tant qu’elle «ne verrait pas les enfants sortir de la voiture de la Croix-Rouge».
Intenses négociations
Ethan ne devait en effet pas être seul La jeune Sahar Kalderon, 16 ans et son frère Erez, 12 ans, devaient eux aussi théoriquement recouvrer la liberté. Les deux adolescents, français, avaient eux aussi été capturés lors du sanglant assaut sur Nir Oz, avec le père, Ofir, et sans doute leur cousine. Dans le même temps le Hamas dit avoir reçu le nom des prisonniers palestiniens devant retrouver la liberté, notamment 3 femmes et 30 mineurs. Selon le gouvernement israélien, il restait lundi matin encore 184 otages aux mains du Hamas, dont 14 étrangers et 80 binationaux.
» LIRE AUSSI – Trêve à Gaza: plus de 40 otages ne sont pas aux mains du Hamas, selon le Qatar
Ces libérations ne devraient pas être les dernières alors que la trêve, qui devait s’achever mardi matin à 8 heures, a été reconduite au terme d’une journée d’intenses négociations. L’incertitude a longtemps plané mais finalement, le Hamas, le Qatar et les États-Unis, les principaux médiateurs, ont annoncé lundi soir une prolongation pour deux jours. Israël n’avait pas confirmé cette extension dans l’immédiat.
Dès sa signature, la première trêve était destinée à être prolongée. Dans la nuit de dimanche à lundi, le Hamas a affirmé «chercher à prolonger la trêve au-delà de ses quatre jours», dans le but «d’augmenter le nombre de prisonniers libérés». Lundi matin, un porte-parole du gouvernement a indiqué qu’Israël, où les résistances semblaient plus vives, a proposé également une «option» pour prolonger la trêve.
» LIRE AUSSI – Gaza: comment un otage avait réussi à s’échapper avant que des civils ne le livrent au Hamas
Selon une source de sécurité égyptienne, citée par l’AFP, le hiatus, qui rendait son maintien encore incertain, concernait la durée de la prolongation. Israël aurait insisté pour un renouvellement au jour le jour, précise le quotidien israélien Haaretz, alors que le mouvement palestinien était favorable à une prolongation de «deux à quatre jours». L’autre difficulté concernait l’établissement de la liste des otages devant être libérés durant ces journées supplémentaires, ce qui a pu retarder l’annonce.
Le principe d’une prolongation a été acquis d’autant plus vite en Israël qu’une forte pression venait des proches des otages, qui ont fait de leur libération une priorité absolue. Le premier ministre Benyamin Netanyahou a dû le prendre en compte, sans pour autant froisser son électorat le plus à droite qui place l’écrasement du Hamas en tête de ses ambitions. «Des dispositions prévoient la libération de dix otages de plus chaque jour et c’est une bénédiction», a-t-il déclaré dimanche soir. L’accord permet en effet sa reconduction et dans ce cas la libération quotidiennement d’une dizaine d’otages, en échange d’une trentaine de prisonniers palestiniens.
«Une lueur d’espoir»
Dimanche, lors de sa première visite dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre il a appelé à la «victoire» et demandé au gouvernement un budget «de guerre» de 30 milliards de shekels (7,3 milliards d’euros). «Mais nous allons, après l’accord, retourner à notre objectif: éliminer le Hamas et nous assurer que la bande de Gaza ne soit plus ce qu’elle était», a-t-il ajouté dans la foulée, assurant l’avoir annoncé au président américain.
» LIRE AUSSI – Otages du Hamas: ce que révèlent les premières libérations – Les explications de David Khalfa
La pression vient aussi de l’extérieur. Joe Biden avait ainsi fait état de son but «de faire en sorte que cette pause se poursuive». La Maison-Blanche a immédiatement «salué» la prolongation de la trêve. Après le président américain, le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, a réclamé également une trêve «durable» en vue de travailler sur une «solution politique» au conflit. Ni l’un ni l’autre n’ont pour l’heure invoqué un cessez-le-feu, une demande soutenue par plusieurs pays d’Europe, dont la France, mais repoussée par d’autres.
La trêve a déjà permis l’entrée de centaines de camions chargés d’aide humanitaire dans la bande de Gaza, assiégée et dévastée par sept semaines de bombardements israéliens, mais les besoins sont encore immenses. Les convois venus d’Égypte ont certes offert un petit répit aux habitants mais la situation humanitaire reste «dangereuse» et les besoins sont «sans précédent», a estimé dimanche l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Pour Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, l’annonce de la prolongation de la trêve est donc «une lueur d’espoir et d’humanité».
News Related-
Foot: Cristiano Ronaldo la joue fair-play en Ligue des champions asiatique
-
A Panmunjom, des soldats nord-coréens munis d'un pistolet après l'annulation de l'accord militaire intercoréen
-
Assurance chômage: les partenaires sociaux ont six mois pour renégocier, notamment sur les seniors
-
«Je ne regardais les réseaux sociaux que 15 minutes par jour»: la méthode d’Ulysse, major à HEC
-
Décarbonation, souveraineté, compétitivité... Macron attendu aux assises de l'économie de la mer à Nantes
-
Sam Bennett, un sprinteur à relancer pour Decathlon-AG2R La Mondiale
-
Burkina Faso: une attaque terroriste d'ampleur vise la ville de Djibo, dans le Sahel
-
VIDÉO. Fair-play, Cristiano Ronaldo obtient un penalty avec Al-Nassr et le fait annuler
-
EXCLU EUROPE 1 - Vieillir à domicile, un luxe de plus en plus coûteux
-
Guerre en Ukraine : quel est le rapport de force avant l’hiver ?
-
Pollution : Pourquoi la qualité de l’air n’est-elle jamais « bonne » en Bretagne ?
-
Ligue des champions. Le PSG qualifié pour les huitièmes de finale de C1 si…
-
Les trois meilleurs sacs banane en 2023
-
Assurance chômage : comment l’État met la pression sur les partenaires sociaux