Les promesses des cellules souches et des organoïdes

les promesses des cellules souches et des organoïdes

«Le travail sur les organoïdes et sur les cellules souches ouvre la porte à des développements majeurs», se réjouit Pierre-Olivier Couraud de l’Inserm.

Innovation, formation, intelligence artificielle : comment mieux réparer sa santé ? Des sujets débattus au forum sur les métiers de la santé et des carrières organisé à Saint-Ouen le 2 décembre.

Lors de la crise sanitaire qui a ébranlé le monde, la campagne de vaccination contre le Covid-19 n’a pas seulement divisé la société. La mise sur le marché d’un vaccin à ARN messager a aussi donné un formidable coup de projecteur aux biotechnologies. Ces techniques qui utilisent les organismes vivants (souvent avec de la manipulation génétique) produisent des connaissances et des substances biologiques ou chimiques «améliorées».

Nouvel outil biologique

Pour Pierre-Olivier Couraud, directeur de recherche émérite à l’Inserm, les biotechnologies sont tout simplement les technologies appliquées à la santé. «Elles intéressent la recherche académique et les start-up sur des sujets variés : accélération des diagnostics, étude des maladies, mise au point de traitements innovants, médecine régénérative…» Si les applications de l’intelligence artificielle dans l’imagerie, les systèmes médicaux de suivi de patients ou les banques de données biologiques ont beaucoup fait parler d’elles, d’autres révolutions se préparent. «Le travail sur les organoïdes et sur les cellules souches ouvre la porte à des développements majeurs», se réjouit celui qui est aussi chargé de mission «transfert de technologie» à l’Université-Paris-Cité.

Un organoïde ? «Il s’agit d’un pseudo-organe mis en culture à partir de tissu humain. On va par exemple associer des cellules cancéreuses, des cellules immunitaires et des vaisseaux sanguins et créer ainsi un environnement tridimensionnel qui se rapproche de la réalité de terrain. On peut ainsi comprendre les mécanismes de la maladie et tester l’action de molécules thérapeutiques in vitro», explique le chercheur. Des organoïdes de pancréas, de rein, de foie, de rétine et même de cerveau ont été développés. En apportant une meilleure connaissance du vivant, ce nouvel outil biologique pourrait aussi permettre de limiter la recherche animale.

Reprogrammation de cellules souches humaines

Les organes miniatures cultivés in vitro peuvent être obtenus à partir de cellules souches, un domaine dans lequel de grandes avancées ont été réalisées ces dix dernières années. «Les cellules souches embryonnaires humaines ont la capacité de se multiplier à l’infini et de donner naissance à tous les types de cellule de l’organisme. C’est pour cela qu’elles sont précieuses pour régénérer un organe, restaurer sa fonction, étudier des maladies ou un traitement. Mais elles sont prélevées sur des embryons, avec les problèmes éthiques et quantitatifs que cela pose. Or on sait désormais reprogrammer des cellules humaines adultes pour qu’elles redeviennent des cellules souches capables de se multiplier et se différencier. On peut ainsi obtenir plus facilement et en plus grand nombre des cellules vasculaires, des cellules épithéliales, des neurones», explique Pierre-Olivier Couraud. Ces cellules souches pluripotentes induites offrent des capacités nouvelles pour les greffes de peau artificielle pour les grands brûlés ou pour la chirurgie vasculaire. A plus long terme, on peut imaginer intervenir sur la maladie de Parkinson, sachant que les neurones lésés sont localisés dans une zone connue du cerveau, ou fabriquer un rein artificiel…

Le financement des recherches en biotechnologie et de leurs applications reste le nerf de la guerre alors que les équipements mis en œuvre sont de plus en plus coûteux. La Banque publique d’investissement, des sociétés de capital-risque, des business angels ou des incubateurs soutiennent les chercheurs et les entrepreneurs de la biotech. «Le milieu universitaire et les établissements de recherche sont aussi très mobilisés via des réseaux», insiste Pierre-Olivier Couraud. Ainsi, le réseau SATT mise en place par l’Etat fédère treize Sociétés d’accélération du transfert des technologies qui accompagnent chercheurs, startupers, entreprises ou investisseurs. Des Pôles universitaires d’innovation ont aussi été créés récemment pour coordonner les actions des SATT et des structures de transfert de technologies des établissements de recherche et de soin. Le vaccin à ARN messager a bien annoncé une nouvelle ère.

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