Lorient-PSG (1-4) : après sa nouvelle balade, Paris est à deux doigts du titre

Ousmane Dembele et Kylian Mbappe se sont tous les deux offerts un doublé. REUTERS/Stephane Mahe

De l’importance de rester connectés au monde. Dans l’avion qui va les ramener chez eux à Paris, plateaux-repas sur les tablettes, les Parisiens vont suivre grâce au wi-fi à bord si le Monaco-Lille qui a commencé à 21 heures leur permetta de célébrer leur 12e titre de champion de France entre deux gorgées d’eau minérale. La fête, la vraie, attendra de toute façon, ils ont une saison à finir et des rêves à concrétiser.

Ils ne doivent pas trop rester la tête dans les airs. Pile poil dans une semaine, ils seront immergés dans le chaudron du Signal Iduna Park, le mur jaune brûlant contre un Dortmund incandescent en demi-finale de la Ligue des champions. Le titre de champion de France, maintenant ou bientôt s’inscrit comme une nécessité et désormais un préalable à d’autres conquêtes.

Une série de 22 matchs à l’extérieur sans défaite

En attendant de jouer aux grands et de s’imaginer tendre les bras avec d’autres trophées, ils sont restés au niveau de la Ligue 1, contre l’avant-dernier au classement en s’imposant sans forcer mais en y mettant la manière, avec quatre buts sublimes dans leur construction ou leur exécution, et aussi quelques relâchements coupables comme sur le but de Mohamed Bamba (73e). Ils alignent un troisième 4-1 de suite et une 22e sortie loin du Parc des Princes sans défaite, établissant un nouveau record en la matière. Ils vont même pouvoir se fixer le challenge de rester invaincus en déplacement, à Nice et Metz, deux voyages de la classe éco du Championnat de France avant la finale de la Coupe de France le 25 mai devant Lyon.

Après un premier quart d’heure à l’ouest et pas seulement parce qu’ils évoluaient en Bretagne, les Parisiens se sont ajustés techniquement pour placer deux fatales banderilles dans la plus mauvaise défense de Ligue 1. Décalé par Senny Mayulu, Ousmane Dembélé s’est amusé à l’entrée de la surface pour frapper un enroulé soyeux du gauche avant un immense une-deux côté gauche entre Nuno Mendes et Kylian Mbappé, conclu par une talonnade derrière son pied d’appui pour tromper Yvon Mvogo. Les deux copains, bonifiés par l’air marin, ont continué de naviguer ensemble après la pause, avec passe décisive du meilleur buteur de L 1 pour but du meilleur passeur avant le doublé du meilleur buteur qui le restera jusqu’au terme du championnat pour la sixième saison d’affilée.

Le 12 août dernier, le gardien lorientais n’avait pas les deux champions du monde 2018 en face de lui au Parc des Princes, le 0-0 inaugural de la saison s’expliquant en partie pour cette raison. Le portier pourrait parler des heures de tout ce qui change quand deux chorégraphes professionnels dessinant des arabesques uniques décident d’entrer dans la danse.

Plus de huit mois plus tard, le PSG de Luis Enrique n’est plus la même équipe alors que ce n’est jamais le même onze qui commence. L’entraîneur espagnol avait d’ailleurs procédé à neuf changements par rapport au succès dimanche contre Lyon (4-1), avec les seuls Gianluigi Donnarumma et Gonçalo Ramos en redoublants et Yoram Zague et donc Mayulu en apprentis (re)lancés dans le grand monde. Ils avaient déjà eu l’opportunité de débuter contre Clermont (1-1) au Parc, inspirant à larges poumons en cette fin de saison tout l’oxygène de croissance que leur coach leur donnera pour grandir. Une initiation express au milieu des cadors Lucas Hernandez, Fabian Ruiz ou Nuno Mendes chargés de maintenir en ordre la maison parisienne, avec les deux garnements de devant. À 17 ans, ils vont déjà devenir champions de France et comme tout le monde, ils en veulent plus.