Lockheed Martin est parvenu à faire voler simultanément quatre missiles LRASM, et ça change tout

Deux F/A-18E/F Super Hornets, capables de transporter chacun deux missiles antinavires à longue portée (LRASM).

Coup de tonnerre dans le ciel américain : Lockheed Martin peut dorénavant faire voler quatre missiles antinavires LRASM en simultanée. Un avantage non-négligeable dans un combat air-sol.

Désormais, les missiles LRASM peuvent voler en quatuor. C’est un envol “historique”, que rapporte Lockheed Martin dans un récent communiqué. L’entreprise américaine de défense s’est targuée le 3 avril sur son site d’être parvenue à larguer simultanément quatre missiles air-sol antinavires à longue portée (LRASM), lancés par deux F/A-18E/F Super Hornets. L’événement serait une première, et un épisode décisif dans un contexte de tensions géopolitiques aiguës, et dans l’hypothèse d’un futur conflit de haut niveau.

Une “domination anti-surface” décisive

L’essai, dont la localisation n’a pas été précisée, a été effectué dans le cadre du 12e événement de test intégré (ITE-12) avec la marine américaine au début du mois d’avril, précise Interesting Engineering. “La marine américaine a pu démontrer la létalité de pointe inhérente à l’arme, depuis la planification de la mission jusqu’à l’intégration de la chaîne d’exécution et ses effets sur la cible. Tous les objectifs de la mission ont été atteints, ce qui a renforcé la confiance dans les capacités de l’arme et sa puissance de feu supérieure”, selon le communiqué de presse de Lockheed Martin.

Selon un porte-parole de l’entreprise à The War Zone, le quatuor de missile “établit la domination anti-surface du combattant dans n’importe quelle région” avec un conflit de haut niveau : contre la Russie, mais également lors dans un combat majeur dans le Pacifique contre la Chine. La possibilité d’envoyer un grand nombre de missiles simultanément pourrait changer la donne dans de nombreux conflits.

Entrevoir les capacités futures

Le missile LRASM est un furtif d’un portée de 200 à 300 miles pour sa version C-1, et de 600 miles pour sa version améliorée, C-3, détaille The War Zone. Il pèse 1 250 kg et mesure 4,26 m de long, 635 mm de large, 450 mm de haut et 2,7 mètres d’envergure, précise Interesting Engineering. Il est également équipé d’un appareil électronique lui permettant de fonctionner de manière très autonome après le lancement, un atout non négligeable dans les environnements de guerre électronique. Une fois dans la zone cible, le missile passe à un capteur infrarouge à imagerie qui n’émet pas de radiofréquences que l’ennemi pourrait détecter et il est également immunisé contre le brouillage des radiofréquences.

À ce jour, précise The War Zone, le Super Hornet est le seul aéronef de la marine connu pour être capable d’utiliser le LRASM. Les États-Unis travaillent cependant à l’intégration du missile dans ses avions de patrouille et de surveillance maritime P-8A Poseidon, et dans quelques variantes du fameux F-35 Joint Strike Fighter, mais uniquement pour le transport externe.

Même avec seulement quatre missiles en vol à la fois, l’essai aura permis à la marine et à Lockheed Martin d’obtenir des données importantes et d’autres informations sur les performances des LRASM dans le contexte d’un barrage à grande échelle. L’ITE-12 a marqué la prochaine étape importante dans l’évolution du LRASM, explique Lockheed Martin. Ce dernier essai a permis de valider la dernière configuration du missile et de jeter les bases des capacités futures.