Tennis : à 37 ans, Aravane Rezaï fait son retour sur le circuit après des blessures mentales et physiques

Aravane Rezaï, ici en 2013, fait son retour sur les courts depuis plusieurs mois. Icon Sport

Son histoire est ponctuée de moments durs, de ses blessures à la dépression. Mais à 37 ans, Aravane Rezaï a décidé de relancer sa carrière. La joueuse de tennis française, 15e mondiale en 2010, part de loin. Actuellement 801e, elle a repris les tournois ITF depuis quelques mois. Dans un entretien accordé à L’Équipe, elle s’est confiée sur les épreuves qu’elle a affrontées.

Elle a notamment évoqué sa dernière tentative de retour, après la crise du Covid. À l’époque, elle s’était heurtée aux blessures, dont une hernie discale, en 2021. « J’ai été sous cortisone pendant des mois. La douleur de la hernie est atroce, respirer fait mal. J’ai déjà appelé les pompiers : on me piquait à la morphine parce que je n’arrivais pas à soulever une jambe tellement c’était douloureux. »

« À tout moment, on peut mourir »

Pourtant, elle garde espoir et parvient à se soigner, avec l’aide des médecins. Mais son retour à la compétition se passe mal. À peine revenue, la Française se rompt le tendon d’Achille. « Je me suis presque évanouie de douleur. »

Aravane Rezaï se dit aujourd’hui apaisée. Son rapport à la défaite, notamment, est plus sain. Et ses relations avec son père, autrefois conflictuelles, jusqu’à une plainte déposée contre lui pour extorsion de fonds et faits de violences, ont changé. « À tout moment, on peut mourir, il vaut mieux profiter des derniers instants ensemble. »

Une évolution en partie due aux épreuves traversées par la joueuse de tennis ces dernières années. Elle admet avoir souffert de dépression et de troubles du comportement alimentaire. Une période durant laquelle elle s’est retrouvée seule : « Je n’étais pas entourée des bonnes personnes. J’étais enfermée dans cet état dépressif en ayant beaucoup de surpoids. »

Aujourd’hui, elle appréhende son retour à la compétition avec du recul, et se fixe pour objectif un retour dans le top 200. Aravane Rezaï mentionne aussi une possible wild-card pour Roland-Garros. Même si elle l’admet : « Il faut que je la mérite. »