"Tout n'est pas que comptable": Renaud Muselier tacle le rapport de la Cour des comptes sur l'avenir du ski

Renaud Muselier, est venu inaugurer ce mardi 6 février trois infrastructures dans les Hautes-Alpes pour un montant de 7,6 millions d’euros. Dans le même temps, la Cour des comptes a rendu un rapport pointant du doigt l’inadaptation des stations de ski françaises au réchauffement climatique.

En visite dans les Hautes-Alpes mardi 6 février, Renaud Muselier a inauguré trois infrastructures financées par la Région Sud à destination des stations de ski.

7,6 millions d’euros. C’est le montant investi par la région Sud pour trois infrastructures à destination des stations de ski des Hautes-Alpes: le pôle “Sport et innovations” des Orres, la nouvelle télécabine du Pontillas à Serre-Chevalier et celle du Rocher de l’Aigle à Montgenèvre.

En visite dans le département hier, mardi 6 février, Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, est venu les inaugurer.

1,6 milliard d’euros dépensés depuis la prise de mandat

Avec ce soutien, le président de la région Sud confirme sa volonté d’accompagner l’économie de l’or blanc, qui représente à elle seule 900 millions d’euros dans les Hautes-Alpes. Soit deux-tiers du chiffre d’affaires global du tourisme dans le département, ainsi que 12.000 emplois.

Depuis son investiture à la tête du conseil régional, ce n’est pas moins de 1,6 milliard d’euros qui ont été investis par Renaud Muselier pour les Alpes du Sud.

“C’est un enjeu de territoire et d’aménagement, nous voulons créer un héritage en développant l’économie locale, en fixant les emplois et en sécurisant l’environnement”, a clamé Renaud Muselier.

Un renouvellement d’accompagnement devant un parterre de commerçants, de maires et d’investisseurs du Briançonnais, entouré du président du Conseil Départemental Jean-Marie Bernard, Patrick Arnaud le Directeur de la station de Serre-Chevalier et d’Alexandre Maulin le Président de Domaines Skiables de France avec qui une convention a été signée pour un aménagement dit “durable et responsable” des domaines skiables.

Quid du manque d’enneigement?

Dans les Alpes du Sud, les élus et la presque totalité des acteurs économiques misent sur les JO d’hiver de 2030 pour désenclaver les vallées grâce au développement ferroviaire et surtout, pour donner un coup de projecteur international sans précédent sur les domaines skiables.

Pourtant, dans le territoire, les alertes à répétition sur la quantité et la qualité de neige en montagne dans les années à venir posent question.

Dans un rapport paru ce mardi 6 février, la Cour des comptes estime que seuls quelques sites en France peuvent espérer poursuivre une exploitation au-delà de 2050. Elle ajoute même que cette évolution est sous-estimée par les maires et les collectivités territoriales.

“Les sages estiment que le changement climatique va bouleverser les équilibres des stations de ski dans les trente prochaines années. Toutes ne vont pas mourir, mais toutes seront frappées”, alerte la haute juridiction.

Interrogé sur la question par BFM DICI, le président Renaud Muselier a défendu sa position.

“On n’a pas besoin du rapport de la Cour des comptes pour se rendre compte que les stations à basse altitude n’ont pas d’avenir, en revanche, il y a des stations qui auront toujours de la neige et donc en fonction des altitudes, il faut travailler avec elles”, a-t-il lancé.

“Tout n’est pas que question comptable” selon Muselier

Et au président de rappeler l’investissement de la région pour accompagner les stations. “Je me permets de rappeler au président de la Cour des comptes (Pierre Moscovici. ndlr) que si nous n’avions pas aidé nos stations de ski avec le Prêt garanti par l’Etat (Pge) et avec la Région, ce serait un désert dans nos vallées”, a expliqué Renaud Muselier.

Dans cette prise de position, Renaud Muselier encense “l’or blanc” qui, pendant la crise du Covid-19, a été “très utile pour maintenir l’économie”. Pour lui, tout n’est pas que foncier, mais bien social.

“Il faut s’organiser, tout n’est pas une question comptable, c’est une affaire d’hommes et de qualité de vie. Et ça ce n’est pas du domaine de la Cour des comptes”, ajoute Renaud Muselier au micro de BFM DICI, avec détermination.

Plus globalement, le dérèglement climatique ne semble pas inquiéter outre mesure les acteurs économiques des Hautes-Alpes. Selon l’antenne briançonnaise de Météo-France, le record absolu de température pour un début du mois de février vient d’être battu ce dimanche 4 février à Briançon avec +18 degrés enregistrés.