Les 25 et 26 novembre, des rassemblements violents de l’ultra droite à Romans-sur-Isère, ont conduit à l’arrestation d’une trentaine de personnes. Des opérations coup de poing qui ressurgissent depuis la mort de Thomas poignardé lors d’une fête de village dans la Drôme.
Le week-end dernier, des militants d’ultradroite ont violemment manifesté à Romans-sur-Isère (Drôme), donnant lieu à une trentaine d’interpellations. Treize personnes soupçonnées d’avoir tagué des croix gammées à Paris, dont sept fichées S d’ultra droite, ont aussi été interpellées.
Démonstrations de force et opérations coup de poing de l’ultra droite ressurgissent dans l’Hexagone depuis la mort de Thomas, 16 ans, poignardé lors d’une fête de village dans la Drôme, dans la nuit du 18 au 19 novembre. En France, près de 3 300 personnes appartiendraient à cette mouvance identitaire, dont 1 300 fichés S, selon un récent rapport parlementaire.
Le Groupe Union Défense (GUD)
Avec ses drapeaux noirs marqués de la croix celtique, le syndicat étudiant, « marque » historique de l’extrême droite française née en 1968 à l’université parisienne d’Assas, reste actif. Jamais dissous, mais en sommeil depuis 2017, le GUD avait annoncé son retour fin 2022. Très actif depuis, il fait le liant entre les mouvements d’ultradroite, à l’image d’un « week-end sportif » organisé au printemps au parc de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), réunissant des dizaines de militants.
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Connu pour ses actions violentes, le GUD revient régulièrement sous les feux de l’actualité. Loïk Le Priol, ancien « gudard », est le principal suspect dans le meurtre en mars 2021 de l’ex-international de rugby argentin Federico Martin Aramburu. Des groupuscules dissous depuis, tels le Bastion social (2017-2019) ou les Zouaves Paris (2018-2022), ont été créés par des militants du GUD. Parmi eux, Marc de Caqueray-Valmenier, chef présumé des Zouaves, condamné et incarcéré ces dernières années.
Luminis, Division Martel
Ces mouvements identitaires composés d’ex-membres des Zouaves Paris, du Bastion social ou du GUD, sont régulièrement présents dans les rassemblements parisiens. Sur Telegram, le groupe Luminis Paris réclame aujourd’hui « justice pour Thomas », « jeune Français sans histoire sauvagement assassiné par des allogènes ».
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Selon le site d’informations StreetPress, plusieurs membres de la Division Martel ont pris part aux attroupements violents à Romans-sur-Isère samedi. Le groupuscule était aussi présent en avril à Saint-Brévin (Loire-Atlantique), où une manifestation contre un centre d’accueil pour demandeurs d’asile avait provoqué des heurts avec des militants antifascistes.
Argos, héritier de Génération identitaire
Argos se veut l’héritier de Génération identitaire, organisation dissoute en mars 2021. Sur sa page Instagram (9 000 abonnés), une vidéo de l’organisation prône un changement radical pour défendre « la civilisation européenne ».
Après la mort de Thomas, le groupuscule a diffusé sur TikTok une campagne d’affichage organisée selon lui à Rouen pour dénoncer les « massacres anti-Français ». En septembre, douze hommes ont été interpellés à Cherbourg lors d’un rassemblement non déclaré revendiqué par Argos pour dénoncer le viol d’une jeune femme. Poursuivis pour « provocation publique à commettre un crime ou un délit », tous ont été relaxés.
À Lyon, les Remparts
La capitale des Gaules est l’une des places fortes de l’ultradroite : entre 300 et 400 personnes seraient membres de la mouvance, selon les autorités locales. Leur tête de pont, les Remparts, a lui aussi été bâti sur les cendres de Génération identitaire. Si l’on en croit une vidéo publiée sur Facebook, le groupe était présent lors de la manifestation à Romans-sur-Isère samedi.
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Mi-novembre, des élus de plusieurs partis ont demandé au gouvernement sa dissolution après une action violente menée contre un local accueillant une conférence du collectif Palestine 69, pour laquelle le parquet de Lyon a ouvert une enquête.
En 2022, une enquête avait aussi été ouverte pour « provocation à la haine » après une manifestation de l’ultradroite en hommage à la jeune Lola tuée à Paris, « marquée par des slogans xénophobes ». Le groupuscule organise régulièrement des « apéros enracinés » à la Traboule, haut lieu de l’ultradroite lyonnaise.
Ailleurs, des groupuscules fragmentés
Selon le chercheur Jean-Yves Camus, la dissolution de ces groupuscules a entraîné leur fragmentation. « Le Bastion social a été dissous en 2019 et avec lui les 18 associations locales qui lui servaient de relais dans les principales villes de France. Malgré cela, on constate qu’aujourd’hui, on a une floraison de groupes dans beaucoup de villes grandes et moyennes », souligne M. Camus.
À Nice, le groupuscule des « Zoulous » a lui été impliqué dans des agressions en 2020 et 2021, rapporte Conspiracy Watch, association visant à dénoncer les théories conspirationnistes. À Bordeaux, des membres du groupuscule Bordeaux nationaliste, dissous en février, ont été condamnés en mai à de la prison ferme pour des faits de violences aggravées à caractère raciste et outrage sexiste.
À Rennes, l’Oriflamme a revendiqué en octobre avoir vandalisé le portail d’un local du PCF, l’accusant de soutenir « les assassins islamistes » après l’attentat d’Arras. Existent aussi les groupes Auctorum à Versailles, la Jeunesse angevine à Angers et d’autres à Nantes, Brest ou Tours, pouvant parfois se retrouver pour des actions ciblées.
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